Au XIXe siècle, la photographie était une pratique encore nouvelle et en plein développement. Les expositions longues rendaient difficile la capture d’images nettes de jeunes enfants ou de bébés, qui avaient tendance à bouger pendant la prise de vue. Pour remédier à ce problème, les photographes utilisaient une technique astucieuse appelée les « Hidden mothers » (mères cachées), où la présence maternelle était dissimulée derrière des draperies ou des tissus pendant que l’enfant était photographié.
Les « Hidden Mothers » : Un Témoignage Intriguant
Dans ces photographies du XIXe siècle, l’objectif principal du photographe était de mettre en valeur l’enfant, qu’il s’agisse d’un nourrisson endormi ou d’un enfant plus âgé posant avec fierté. Les photographes cherchaient à capturer des moments de tendresse et de connivence entre les mères et leurs enfants, immortalisant ainsi les liens émotionnels forts entre eux.)
Pour remédier aux difficultés liées à la capture d’images nettes d’enfants en bas âge, les photographes avaient recours à la technique des « Hidden mothers« . Dans cette pratique, la mère ou la nourrice se plaçait derrière des draperies ou des tissus, cachée à la vue de l’objectif, tout en soutenant et en maintenant l’enfant dans une position stable pendant la prise de vue. Ainsi, l’enfant pouvait être mis en valeur sans être flou ou bougé sur l’image finale.
Cependant, cette méthode de dissimulation avait pour effet de laisser une partie de la mère ou de la nourrice visible dans l’image, souvent sous la forme de leurs mains ou de leur corps partiellement dissimulés par un drap ou un tissu. Cette présence maternelle discrète mais palpable donnait une touche intrigante et énigmatique à ces photographies.
Une Dévotion Maternelle Invisible
D’un autre côté, les « Hidden mothers » pourraient également être perçues comme une manière pour les femmes de jouer un rôle actif dans la préservation de l’image de leur famille. Bien que leur présence soit masquée, elles étaient pourtant présentes pour soutenir et protéger leur enfant pendant la prise de vue. Cela pourrait être vu comme un acte de dévouement maternel, où les femmes se plaçaient volontairement derrière l’objectif pour s’assurer que l’image de leur enfant serait préservée pour les générations futures.
Héritage des « Hidden Mothers«
Les « Hidden mothers » sont un témoignage fascinant de l’évolution de la photographie et des rôles de genre à l’époque victorienne. Ces images soulèvent des questions sur la représentation des femmes et de la maternité dans l’art et la société. Elles nous invitent à réfléchir sur la place des femmes dans le passé et à reconnaître le dévouement souvent invisible des mères qui étaient prêtes à tout pour préserver les souvenirs de leurs enfants.
Ces photographies énigmatiques continuent de susciter l’intérêt des collectionneurs, des historiens et des passionnés d’art. Elles sont un rappel poignant de la complexité des rôles de genre et de la maternité à travers le temps. Les « Hidden mothers » nous invitent à porter un regard neuf sur l’histoire de la photographie et sur la manière dont les femmes ont joué un rôle actif dans la construction de cet art dès ses débuts.
« Hidden Mothers » fenêtre sur notre passé
Les « Hidden Mothers » dans la photographie du XIXe siècle sont des images énigmatiques qui nous offrent un aperçu unique de cette époque en développement. Elles révèlent l’ingéniosité des photographes pour capturer des images nettes de jeunes enfants, tout en mettant en lumière le dévouement maternel. Ces photographies soulèvent des questions sur la représentation des femmes et de la maternité dans la société victorienne.
Aujourd’hui, ces images restent un symbole puissant de l’amour maternel et du dévouement des femmes envers leur famille. Elles témoignent de l’importance de la maternité dans la société, alors qu’elles continuent de captiver notre imagination et d’inspirer de nouvelles réflexions sur l’art, le genre et la mémoire collective. Les « Hidden mothers » nous invitent à reconnaître le rôle essentiel des femmes dans la préservation de l’histoire familiale et culturelle, tout en nous rappelant la beauté intemporelle de l’amour maternel.
Quelques liens utiles :
Cook, S. E. (2021). Hidden Mothers: Forms of Absence in Victorian Photography and Fiction. Nineteenth-Century Gender Studies, 17.
Quijano, Felipe. Visions De L’époque Victorienne: Photographies En Couleur De L’Angleterre À La Fin Du XIXe Siècle.
Linda Fregni Nagler. The Hidden Mother (francais).
