Les pensionnats indiens s’intègrent dans la politique d’assimilation du Président américain Thomas Jefferson de 1803. L’objectif était de civiliser les peuples indiens, dans cette idée de « Manifest Destiny » que plébiscitent les Étasuniens.
La part du territoire amérindien disponible est constamment réduite en raison de l’avancée des colons vers l’ouest.
Les pensionnats indiens, l’école de la civilisation, dans la politique américaine
Thomas Jefferson propose entre 1801 et 1809 de déplacer des Amérindiens sur les nouveaux territoires acquis sur la France. Il y a donc une spoliation et une déportation des peuples autochtones.
Le 11 mars 1824, un Bureau des affaires indiennes est créé, transférant les pouvoirs qui jusqu’alors étaient aux mains du ministère de la guerre. Ce bureau a pour objectif de s’occuper des droits spécifiques octroyés aux Amérindiens.
Une guerre entre colons et amérindiens
La période 1829 – 1850 est marqué par de véritables conflits entre les forces fédérales et les peuples amérindiens, des lois sont votées autorisant le déplacement des peuples particulièrement vers l’Ouest.
Ces déplacements ont lieu aussi au sein des États qui mettent en place des lois répressives et parfois anticonstitutionnelles. Il existe deux courants de pensée vis-à-vis de la politique menée envers les Amérindiens, l’une est violente et plébiscitée par des généraux comme William Tecumseh Sherman, qui pensent qu’il faut massacrer ce peuple. L’autre vision est plus humaniste et pacifiste avec l’idée d’une acculturation via la négociation, l’éducation et l’évangélisation.
Cette première période marque donc les limites de l’assimilation de cette première moitié du XIXe siècle, avec les constats d’échec tant dans l’entente que dans la transformation des populations amérindiennes en peuples sédentaires agriculteurs.
Politique gouvernementale d’assimilation
C’est après la guerre de Sécession, et dans le cadre de sa politique de paix en 1869 que le président Ulysses S. Grand met en place une réelle politique d’assimilation avec la création de pensionnats et la volonté d’éduquer le peuple Améridien.
Les subventions accordées aux Amérindiens augmentent considérablement : « entre 1870 et 1887, les subventions du gouvernement américain furent multipliées par dix, de 100 000 dollars en 1870 à un million de dollars (annuels) en 1887 » selon les travaux de Charlotte Leforestier.
Les objectifs vis-à-vis des Amérindiens sont modifiés, passant d’une éducation pour les adultes à une éducation pour les enfants. Carliste est le fondateur du premier pensionnat pour Amérindiens en 1879. L’idée a été portée à l’échelle nationale par le gouvernement. Le système de pensionnats est donc dupliqué dans tous les États-Unis ainsi qu’au Canada quelques années plus tard.
Des règles régissent le fonctionnement des pensionnats indiens. Tout d’abord l’internat doit se situer en dehors des réserves afin d’éviter les influences amérindiennes familiales, puis dans un second temps, les Amérindiens se voyaient « nettoyés » de leur identité d’origine, pour être ensuite éduqués dans un cadre très militaire où la langue principale de ces nouvelles recrues devenait l’anglais.
Un corpus de documents sur la réalité indienne
Le premier document plébiscite les pensionnats américains d’Amérindiens, est une description des conditions de vie et du déroulement de la vie au sein du pensionnat. Le texte plébiscite même ce système au point de faire la demande implicite d’une augmentation des subventions octroyées aux pensionnats.
Le deuxième document regroupe deux photographies présentant la transformation des Amérindiens étant passés par le système des pensionnats. Le premier document est un rapport de E-M. Marble réalisé le 1er novembre 1880 qui avait pour destinataire le gouvernement fédéral, celui-ci étant vice-commissaire aux Affaires indiennes. Le document est intégré dans l’United States at Large, qui est le registre officiel des lois du Congrès.
Un travail iconographique sur l’évolution du style et des mœurs amérindiennes
Le second document regroupe deux photographies, qui sont typiques de cette période, elles représentent un groupe d’Amérindiens, avant l’entrée dans un pensionnat puis pendant ou bien après.
Les photographies suivantes ont été réalisées par John N. Choate (1848-1902). Il est connu pour ces innombrables photographies sur le même thème. Il est le principal photographe de la Carliste Indian School, et ce, jusqu’à sa mort en 1902.
Les photographies ont été prises respectivement le 4 novembre 1886 pour la première et la seconde en mars 1887. Elles suivent les Apaches Chiricahua et leurs évolutions dues au pensionnat. Le pensionnat de résidence de ce groupe d’Apaches est Carliste, en Floride.
La solution selon le gouvernement fédéral
Ainsi nous pouvons voir les pensionnats indiens, comme l’ultime procédé à l’intégration et à la conclusion du problème amérindien. En acculturant les populations autochtones les nouveaux colons réduisent le risque d’une rébellion ou de guerre entre les différentes tribus.
Quelques sources et liens utiles
Adams David Wallace, Education for Extinction: American Indians and the Boarding School Experience 1875-1928, Lawrence, Kan., University Press of Kansas, 1995.
Brown Dee, Enterre mon coeur à Wounded Knee : une histoire américaine, 1800-1890, Paris, A. Michel, 2009.
Marienstras Élise, La résistance indienne aux Etats-Unis : Du XVIe au XXIe siècle, Paris, Folio, 2014.