Le mouvement pro-life aux USA

Les militants pro-vie soutiennent que l'enfant à naître doit bénéficier du droit à la vie, qu’il faut protéger par la loi...
Pancarte "Pro-Life" lors d'une manifestation contre l'avortement, 2017, USA - James McNellis | Creative Commons BY-SA 2.0
Pancarte « Pro-Life » lors d’une manifestation contre l’avortement, 2017, USA – James McNellis | Creative Commons BY-SA 2.0

Histoire du mouvement pro-life

À partir des années 1950, aux États-Unis, un mouvement se créé visant à libéraliser les lois sur l’avortement. Il prendra de l’ampleur grâce aux mouvements féministes, et un certain nombre d’avortements médiatiques, comme celui de Sherri Finkbine*. On observe de très nombreux efforts nationaux en faveur du droit à l’avortement.

Par conséquent, les institutions et communautés catholiques ont commencé à se mobiliser. Jusqu’alors, l’avortement n’était pas une question prioritaire. Mais l’arrêt Roe v. Wade (1973) a changé la donne. La Cour suprême consacre le droit à l’avortement, et rend totalement anticonstitutionnelle toute loi interdisant le recours à l’avortement, puisqu’il relève de la vie privé et d’un choix personnel. Le militantisme anti-avortement est véritablement devenu actif à ce moment précis.

*Sherri Finkbine est une ancienne animatrice TV qui a eu recours à un avortement suite à la prise d’un médicament par inadvertance. Ce médicament, la thalidomide, pouvait être la cause de très graves malformations des foetus. 

Pancartes "je regrette mon avortement" lors d'un rassemblement anti-IVG aux USA - Elvert Barnes | Creative Commons BY-SA 2.0
Pancartes « je regrette mon avortement » lors d’un rassemblement anti-IVG aux USA – Elvert Barnes | Creative Commons BY-SA 2.0

L’après Roe v. Wade

La première grande organisation américaine du mouvement “pro-life” (pro-vie) va voir le jour en réponse à Roe v. Wade, et s’appellera le National Right to Life Committee (Comité National pour le droit à la Vie).

Les militants pro-vie soutiennent que l’enfant à naître doit bénéficier du droit à la vie, qu’il faut protéger par la loi. Ils soutiennent également que la vie humaine commence dès la conception, et autres faits scientifiquement erronés (ils déclarent, par exemple, que le cœur du bébé commence à battre 18 jours après sa conception). Le terme pro-vie a été choisi stratégiquement au terme “anti-avortement”, puisque les partisans dénonce l’avortement comme “la prise d’une vie humaine”. 

Sous le mandat Trump, le combat contre l’avortement va prendre une tournure totalement politique, dont le seul but sera de faire annuler Roe v. Wade. Les militants ont petit à petit enchaîné les succès politiques, avec par exemple des amendements interdisant l’utilisation de fonds fédéraux pour les avortements, ou encore la présence de plus en plus accrue de militants anti-avortement au coeur du parti républicain. 

Plus les années passent et plus le mouvement se rend attractif. Les visages des vieux hommes blancs sont remplacés par des femmes, des jeunes mères dont la vie professionnelle est un succès. Les militants sont de plus en plus jeunes, de plus en plus en colère. Ils parviennent à s’infiltrer dans toutes les sphères, notamment sur les réseaux sociaux. Avec presque 105.000 abonnés sur Tik Tok, le compte anti-avortement Live Action est le plus influent de la plateforme. “Live Action a su prendre le tournant numérique grâce à une stratégie d’ambassadeurs et d’ambassadrices sur différentes plateformes, qui assurent la promotion de leur contenu et diffusent un discours lissé et préparé”, selon le media Slate. 

Les militants anti-avortements séduisent les nouvelles générations grâce à une propagande relativement bien pensée. Les arguments sont chocs, les foetus seraient “démembrés” lors des avortements, par exemple. Ils sont également extrêmement culpabilisant. “Je dirais qu’être “pro-vie” est le seul vrai féminisme. Parce que comment pouvez-vous être féministe si vous militez pour que la prochaine génération de filles soit tuée dans le ventre de leur mère?” selon Alayna, une militante pro-avortement sur Tik Tok.

Alors que la Cour suprême a totalement enterré Roe v. Wade, il est nécessaire de continuer à se mobiliser pour les américaines. Le militantisme pro-vie a un nouveau visage. Il n’est plus seulement cantonné à manifester devant les cliniques. Le mouvement pro-vie est maintenant dans la sphère politique, dans la sphère privé, sur les réseaux sociaux, dans les écoles, et bien plus encore… Le combat pour l’avortement aux États-Unis n’est pas terminé, mais il va devenir bien plus compliqué.

Pendant des décennies, le mouvement anti-choix a tenté de se présenter comme « pro-vie », mais il n’est pas difficile de voir clair dans leur jeu. Alors que les républicains « pro-vie » continuent de se concentrer sur la criminalisation de l’avortement, il n’échappe pas aux Américains que c’est exactement le même parti républicain qui s’acharne à nuire aux femmes et aux familles avec ses politiques régressives.

Site internet de l’ONG NARAL Pro-Choice America.

Pour en savoir plus sur le mouvement pro-life :

Caroline Ernesty, Aux États-Unis, les anti-avortement prennent les jeunes d’assaut sur les réseaux sociaux, Slate, 2020.

Caroline Fourest, Foi contre choix : la Droite religieuse et le mouvement Prolife aux Etats-Unis, 2001.

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