L'ouvrage coup de cœur d'avril : Petit dictionnaire des Sales Boulots par Nicolas Méra

La civilisation égyptienne et sa longue chronologie

L'Égypte Antique et la civilisation égyptienne fascinent les petits et les grands. Entourée de mystère, nombreuses sont les légendes !
Photographie d'illustration de l'Égypte Antique | Pixabay Licence
Photographie d’illustration de l’Égypte Antique | Pixabay Licence

La vie égyptienne se divise en plusieurs saisons : « akhet » la saison de l’inondation à partir de fin juin, jusqu’à début août. « Peret » la saison de la germination et « chemou » la saison de la moisson. Les trois saisons s’écoulent respectivement sur quatre mois.

Le compte du temps se réinitialise à compter du début du règne de chaque nouveau pharaon. Ainsi, nous trouverons par la suite des textes, avec ce genre d’indication : l’an 20, sous le règne de Thoutmosis III. C’est l’exemple du principe de non-accumulation des temps et du décompte perpétuel du temps.

Les sources égyptiennes sont anhistoriques

Les règnes sont intégrés dans différents ensembles, ont les traduits en français par « dynastie ». Les dynasties regroupent des souverains originaires d’une même ville. Il n’y a pas de filiation de sang comme il est de coutume dans d’autres régions et époques, c’est une filiation géographique qui est à l’œuvre.

Ces mêmes dynasties peuvent être intégrées dans un autre ensemble, les « Empires », en Égypte la classification par empire est la suivante : Ancien Empire, Moyen Empire et Nouvel Empire.

La création d’un Empire à lieu quand un pharaon, après une époque de trouble comme les périodes intermédiaires, arrive à unifier de nouveau la Haute et Basse-Égypte.

Des sources nombreuses, mais lacunaires et parfois fallacieuses.

Nous nous réservons l’étude de quelques sources, en effet, depuis les recherches modernes les sources se sont accumulées, mais que quelques-unes restent principales.

Le Canon royal de Turin

Ainsi, notre première source est le Canon royal de Turin. Il date du Nouvel Empire et il est une source importante pour la datation de ces Empires. C’est un papyrus qui donne une chronologie cohérente de l’Ancien Empire jusqu’au Nouvel Empire.

Il donne le règne des dieux dans un premier temps puis celui des hommes. L’histoire religieuse égyptienne est extrêmement développée et longue. Les règnes des dieux sont très longs, par exemple Thôt a régné pendant 8 726 ans quant à Horus, lui, il a régné pendant 13 420 ans. Cette source donne une profondeur colossale à leur histoire contrairement à d’autres civilisations de la même époque.

La Pierre de Palerme

La Pierre de Palerme date de la Ve dynastie. Elle a été déchiffrée par un égyptologue français, cette pierre  possède des inscriptions sur ses deux faces. Elle permet d’apporter une chronologie jusqu’à la Ve dynastie. En mettant en relation les deux sources, les égyptologues ont constaté des incohérences.

Les règnes ne sont pas les mêmes et des pharaons ont été remplacés ou oubliés. En effet, les pharaons transformaient parfois l’histoire, en faisant disparaître leurs prédécesseurs. Le travail des égyptologues est de découvrir pourquoi il y a des censures. Il doit donc faire parler des sources qui ont été mutilées.

La source contient également des indications sur des crues importantes du Nil ou des événements astrologiques, permettant ainsi de simplifier la datation.

La Table d’Abydos

La Table d’Abydos est contemporaine du Canon Royale de Turin, elle se trouvait dans le temple de Séthi Ier à Abydos, elle a été réalisée sous le règne de Ramsès II. Il s’y trouve le nom de différents rois, avec la présence une fois de plus d’incohérences entre nos différentes sources.

Les Aegyptiaca

Les Aegyptiaca sont des textes retraçant l’histoire de l’Égypte. Ils ont été rédigés par le prêtre égyptien Manéthon à la demande de Ptolémée Ier au début du IIIe siècle avant notre ère. Ces textes ont été perdus, mais nous retrouvons des auteurs plus tardifs qui y font référence, comme Jullus Africanus, en 217 après Jésus-Christ ou encore Eusebius en 326 après Jésus-Christ.

Ce texte permet de nous rendre compte que déjà les Égyptiens utilisaient le découpage sous forme de dynastie.

Extrait des Aegyptiaca

« Le dieu Héphaïstos (Ptah) régna en Égypte 680 ans, après lui Hélios (le soleil-Rê), 77 ans, ensuite Sosinosiris (Isis et Osiris), 320 ans, et après lui Typhon (Seth) : 45 ans Total pour le règne des dieux : 1550 ans. Ensuite vient le règne des demi-dieux, comme suit ; en premier Anubis, pour 83 ans, et après lui à ce qu’on dit, Amusis […] Ensuite Manéthon donne la liste des rois qui étaient les « esprits des morts », qu’il appelle aussi demi-dieux […] qui régnèrent 2100 ans […] Mineus et 7 de ses descendants régnèrent 253 ans […] Bochus et 8 autres rois pendant 302 ans […] Necherocheus et 7 autres rois pendant 214 ans […] De même 17 autres rois pendant 277 ans […] De même 21 autres rois pendant 258 ans […] Othoi et 7 autres rois pendant 203 ans […] De même 14 autres rois pendant 140 ans […] De même 20 autres rois pendant 409 ans […] De même 20 autres rois pendant 204 ans » – Aegyptiaca de Manéthon

Une partie de la Table d'Abydos | Domaine public
Une partie de la Table d’Abydos | Domaine public

La chronologie de la civilisation égyptienne.

En Égypte la sédentarisation et l’agriculture débutent vers 12 000 avant Jésus-Christ. La première période chronologique de cette civilisation est l’époque prédynastique allant de ca. 4000 à ca. 3300 avant Jésus-Christ.

Cette même période est subdivisée en deux sous périodes appelées : Nagada I ou Amratien (ca. 4000-3600) et Nagada II ou Gerzéen (ca. 3600-3300), qui sont des classifications archéologiques. Lors de cette période des liens de rapprochement s’opèrent entre la Basse-Égypte et le Proche-Orient. Dès Nagada II, il y a une homogénéisation de la culture dans cette zone géographique, notamment visible par un style de céramique commun.

L’époque protodynastique (ca. 3300 – ca. 3100 avant Jésus-Christ)

La classification archéologique Nagada III (ca. 3300-3100) permet de traiter toutes les découvertes archéologiques de l’époque protodynastique. La Palette de Narmer est un document important pour répertorier et étudier cette période.

Dans la ville d’Abydos des vestiges de tombes sont découverts. Les tombes sont plus décorées et grandes qu’auparavant. Il y a des traces de hiéroglyphes sur les parois en pierre des tombes, ils désignent des domaines, des nomes du delta de la Basse-Égypte.

Dans les tombes royales, il y a des tributs en provenance de différents endroits de l’Égypte.

L’époque Thinite (ca. 3150- ca. 2700 avant Jésus-Christ)

La Ière et la IIe dynastie prospère durant l’époque Thinite. Les sources et les restes archéologiques sont davantage importants et un nom ressort c’est celui de Aha. Il est souvent associé à celui de Namer, mais rien ne le prouve c’est une simple théorie. Il semble que Aha est le fondateur de la première dynastie.

Manéthon distingue les dynasties par le lieu géographique de provenance des souverains. Pour la Ière et la IIe dynastie il n’y a pas de différence de provenance géographique. Lors de cette période les bases de l’État sont mises en place. L’Égypte devient un État monarchique, de légitimité divine, le roi (ou Pharaon) est l’incarnation d’Horus et la reine se dote d’une filature royale, elle est celle qui unit les deux seigneurs, Horus et Seth, le père et le fils, elle est capable de les voir, elle est la génitrice des enfants royaux, donc elle est aussi divine.

Dans la tombe de ces rois se trouvent des objets montrant leur richesse par rapport aux autres individus. Les tombes sont faites en pierre et donc survivent mieux au temps. Elles sont remplies d’objets précieux. C’est le début de l’organisation de la cour et de la hiérarchisation de la civilisation égyptienne.

De nombreux palais sont construits, ils abritent le couple royal, mais également des hauts fonctionnaires du pays. Le « porteur de scandale » qui semble-t-il a un rôle très important dans la civilisation égyptienne. Il est le chef des décrets, il est en charge de la diplomatie et du contrôle des lois promulguées. La tombe de ce type d’individus est souvent proche de celle du roi.

Tous ses différents fonctionnaires sont aidés par un scribe, ce sont des individus lettrés qui font le lien entre les institutions nationales et les institutions provinciales. L’administration des provinces (l’ensemble des circonscriptions administratives aussi appelées les nomes) est restée inchangée pendant toute la durée de la civilisation égyptienne, 22 nomes pour la Haute-Égypte et 20 nomes pour la Basse-Égypte.

Les scribes sont chargés du recensement, de l’organisation de l’irrigation, ils doivent tenir le cadastre (le répertoire des biens « nationaux »), la collecte des impôts et enfin la redistribution des biens auprès des populations. De riches infrastructures de trésors et de greniers à travers le territoire Égyptien permettent d’éviter les périodes de famine, ils ont donc un rôle très important.

L’Ancien Empire (ca. 2700- ca. 2150 avant Jésus-Christ)

La IIIe jusqu’à la VIe dynasties se partageront le règne du territoire égyptien durant l’Ancien Empire. La IIIe dynastie ouvre donc l’Ancien Empire sur les mêmes bases que la IIe dynastie, il n’y a pas de changements draconiens.

Djoser ou Djeser n’est pas le premier roi de la IIIe dynastie, mais a posteriori il a été placé comme fondateur de celle-ci. Le nom Djoser n’est pas son nom de naissance, mais un surnom. Son nom de règne est Netjerikhet ou Netjerykhet.

Le transfert politique du sud vers le nord est le principal changement de l’Ancien Empire. La capitale est transférée dans la Basse-Égypte à Memphis (nom grec) en égyptien c’est Saqqara (Sakkara ou Saqqarah). Il utilise un nouveau type de tombeau, en forme de pseudo pyramide, symbole de la civilisation égyptienne. Il dépasse en grandeur tous les autres tombeaux des pharaons de son époque.

La pyramide est entourée de murs militaires de défense. La pyramide à degrés de Djoser (IIIe dynastie, ca. 2650) est en empilement de mastabas, pour l’époque c’est une révolution architecturale. D’importantes richesses sont présentes dans le tombeau, c’est une preuve que l’Égypte de l’époque est un territoire puissant et riche.

La IVe dynastie crée les impressionnantes pyramides du plateau de Giza (IVe dynastie, ca. 2600-2450), c’est une manière pour cette dynastie de se différencier de la précédente, en faisant disparaître les mastabas afin de rendre les pyramides lisses.

L’Ancien Empire paraît être une longue période de prospérité et de paix pour la civilisation égyptienne. Le détail de cette période est mal connue des égyptologues, mais nombre de documents nous présentent cette période comme très riche. Il existe de puissants réseaux commerciaux où l’Égypte est maître des prix, elle semble être une puissance commerciale internationale sans autres pays pour rivaliser.

Il apparaît pourtant une dégradation du pouvoir central sur plusieurs siècles à la fin de l’Ancien Empire, le gouvernement plus local commence à prendre du pouvoir sur le gouvernement central, des hauts fonctionnaires se font enterrer de la même manière que les pharaons. Ces postes sont transmis du père au fils et ainsi des petites dynasties se créent en parallèle de la dynastie centrale.

Des zones ne sont plus soumises aux impôts, des familles deviennent puissantes en s’enrichissant grâce au commerce très lucratif. Il apparaît alors une forme de féodalité (terme anachronique bien évidemment). La puissance du pouvoir central diminue et la redistribution des biens via les greniers et les trésors deviennent de plus en plus inégalitaires et difficiles, la population est touchée directement par cette mouvance politique.

Cette situation provoque vraisemblablement la chute de l’Ancien Empire.

La Première Période intermédiaire (ca. 2150 – ca. 2050 avant Jésus-Christ)

La Première Période intermédiaire se déroule entre deux empires entre ca. 2150 et ca. 2050.  Ce sont les IXe jusqu’à la XIe dynastie qui occupent le pouvoir pharaonique. Il y a une rupture du pouvoir politique, la Haute-Égypte se sent délaissée par le pouvoir politique.

Thèbes ville importante ne profite plus des avantages de la Basse-Égypte, elle arrête de payer les impôts et la XIe dynastie thébaine décide de ne plus suivre le pouvoir de Memphis. Dans la Basse-Égypte la capitale est transférée à Hérakléopolis au Nord, ce sont les IXe et Xe dynasties.

L’Égypte semble se referme sur elle-même, il y a de plus en plus de seigneurie à travers le territoire égyptien, ils ne payent plus leur impôt ce qui continue à fragiliser cette civilisation, l’étude de cette période est difficile à cartographier et étudier étant donné que nombre de seigneuries ont pris leur indépendance.

Le pays s’appauvrit considérablement et le peuple subit des famines importantes étant donné qu’il n’y a plus de système de redistribution des récoltes et des trésors. Le titre important de nourrisseur du peuple accordé au pharaon perd alors toute sa valeur.

La XIe dynastie thébaine réussie à unifier de nouveau la Basse et Haute-Égypte, le Moyen Empire apparaît dès lors.

Carte de l'Egypte antique, montrant le Nil jusqu'à la cinquième cataracte et les principaux sites de la période dynastique (v. 3150-30 av. J.-C.). Le Caire et Jérusalem sont représentées comme villes de référence - Jeff Dahl et Bibi Saint-Pol (traduction) | Creative Commons BY-SA 4.0
Carte de l’Egypte antique, montrant le Nil jusqu’à la cinquième cataracte et les principaux sites de la période dynastique (v. 3150-30 av. J.-C.). Le Caire et Jérusalem sont représentées comme villes de référence – Jeff Dahl et Bibi Saint-Pol (traduction) | Creative Commons BY-SA 4.0

Le Moyen Empire (ca. 2050 – ca. 1650 avant Jésus-Christ)

Le pouvoir égyptien s’articule autour de la XIe à la XIIIe dynastie durant le Moyen Empire. Sur la source Procession des statues des rois ancêtres à l’occasion de la fête de Min, en provenance du Ramesseum (Thèbes Ouest) et datant du Nouvel Empire, sous la XIXe dynastie et le règne de Ramsès II, nous retrouvons le nom des trois rois créateurs des Empires. Ménès, pour l’Ancien Empire, Montouhotep pour le Moyen Empire et Ahmosis pour le Nouvel Empire.

L’empire est donc réunifié par Montouhotep II sous la XIe dynastie. Il a d’innombrables autres noms pour le qualifier comme Séankhibtaouy (celui qui vivifie le cœur des Deux-terres), ou Netjer-Hedjer (le dieu à la couronne blanche) ou encore Sema Taouy (celui qui réunifie les Deux-Terres). Il récupère l’Oasis d’Ammon, il lance des expéditions vers le sud pour récupérer les cataractes du Nil prise par les Nubiens.

Il se fait construire un complexe funéraire à Deir el-Bahari dans la Haute-Égypte. Il reprend les codes déjà existant des mastabas et des pyramides. Les croyances religieuses évoluent sous Montouhopet II, le pharaon s’identifie de plus en plus à Osiris le père d’Horus. Il est représenté les bras croisés, comme la représentation des défunts et du dieu Osiris. Horus n’est pas supprimé pour autant des croyances.

Il redore le blason de l’Égypte auprès des autres puissances, surtout dans le Proche-Orient. Cette époque s’accompagne de beaucoup de poèmes et de contes. Les complexes funéraires innovent par rapport aux époques précédentes, dans toute la vallée du Nil, il y a des constructions de temples funéraires.

Les règnes des pharaons sont longs et pacifiques, leur objectif premier est de maintenir le territoire. Sésostris Ier (ca. 1964-1919) est le deuxième roi de la dynastie, il a régné pendant 45 ans, il est le véritable réorganisateur de l’État. Il lance nombre de projets : travaux dans la nécropole de Licht ; réforme de l’administration, avec notamment la reprise en main de la gestion des provinces ; début de la construction du temple de Karnak et promotion du culte d’Amon ; guerre de Nubie pour la maîtrise du cours du Nil, jusqu’à la deuxième cataracte ; promotion particulière des arts : développement de la sculpture, commandite la rédaction d’œuvres littéraires servant à la propagande royale (Conte de Sinouhé, enseignement d’Amenemhat Ier, enseignement loyaliste, Prophétie de Neferti), l’ensemble de ces compositions a pour objectif d’affirmer la légitimité de la nouvelle dynastie.

Sésostris II (ca. 1881-1873) a un règne très bref de huit ans, il arrive certainement très âgé au pouvoir. Il laisse des traces d’expédition au Pount en Orient et au Sinaï. Sa pyramide à El-Lahoun au Fayoum est très importante. Une ville se développe non loin, elle n’est pas aussi imposante que Thèbes, mais reste relativement peuplée par rapport à des villes de même taille.

Il est responsable de la fertilité des terres du Fayoum, il construit sa pyramide ici, afin de montrer l’importance qu’à le Fayoum pour lui. Il enterre également sa femme dans la pyramide, chose relativement rare. La ville d’El-Lahoum est une ville complètement planifiée d’une superficie de 13 ha dans une enceinte non fortifiée. Il s’y trouve une dizaine de palais et des centaines de maisons plus modestes.

La Deuxième Période intermédiaire (ca. 1650 – ca. 1550 avant Jésus-Christ)

La Deuxième Période intermédiaire de ca. 1650 à ca. 1550 voit prospérer la XIVe à la XVIe dynastie. Ce sont les dynasties dites Hyksos. Sans signe avant-coureur le Moyen Empire s’effondre, comme piste de recherche nous pouvons citer les invasions en provenance du couloir syro-palestinien par les Hyksos, une population originaire du nord de la Syrie actuelle.

Ils se sédentarisent dans le Delta du Nil et s’égyptianisent en devenant des pharaons, mais seulement dans la Basse-Égypte, les dynasties suivantes sont Hyksos, mais les Égyptiens réussissent à les repousser.

Le Nouvel Empire (ca. 1550 – ca. 1080 avant Jésus-Christ)

Le Nouvel Empire est la dernière grande période de prospérité des pharaons égyptiens. Elle se déroule entre ca. 1550 et ca. 1080. Le pouvoir égyptien est successivement gouverné par la XVIIe jusqu’à la XXe dynastie.

Ahmonis est considéré comme le fondateur du Nouvel Empire. Les pharaons de cet empire développent une culture bien plus guerrière, l’iconographie est changée et la capitale retourne à Thèbes, ce qui la fait évoluer considérablement pour plusieurs raisons. D’une part parce qu’elle redevient le centre politique et économique de l’Égypte, mais également parce que le culte d’Amon prend ses sources dans cette ville et devient sous cette période le dieu le plus important pour la cosmologie des pharaons.

Il y a la création d’un nouveau style de tombeaux avec la Vallée des Rois et la Vallées des Reines. Des tombes sont construites à même la roche sous les montagnes afin de les rendre complètement inviolable. Il y a véritablement un culte des pharaons qui apparaît.

Le de Deir el-Bahari est un exemple de ce nouveau culte pharaonique. La femme de ce pharaon, Hatchepsout (XVIIIe dynastie) pousse l’érection de ce temple. Elle devient une femme pharaon par la suite, mais son règne est controversé. Elle doit légitimer son accession au trône, son successeur Thoutmosis III supprime par la suite les traces de son règne.

Il y a une forme d’impérialisme de la part du pouvoir égyptien, les pharaons se considèrent comme les souverains de tous les hommes. L’un des pharaons iconiques de cette période est Amenothep IV ou Akhenaton. Il désire mettre en place une forme de monothéisme religieux autour du dieu Rê-Horakhtly. Il crée une nouvelle capitale politique, instaure son culte, mais toutes les réalisations qu’il a effectuées sous son règne sont complètement détruites par ces successeurs qui l’effacent du temps, afin de supprimer toutes traces de son passage.

Il a pourtant réalisé bon nombre de réformes, tant sur le plan politique, artistique ou culturelle. Dans l’art, il apporte une vision plus stylisée du pharaon, son visage est plus allongée, plus émotif.

Toutankhamon est un rare pharaon à voir vu sa tombe retrouvée par des égyptologues complètement vierge d’acte de vol. Il est connu à travers le monde, par les mystères autour de la découverte de sa tombe et de la soi-disant malédiction libérée lors de son ouverture. Toutankhamon devient le symbole de l’Égypte antique au même titre que les pyramides de Giza. Pourtant ce pharaon n’est pas de grande envergure par rapport à d’autres, il est mort jeune, n’a pas régné très longtemps et était à la botte du clergé égyptien, sa tombe est relativement pauvre.

La Troisième Période intermédiaire (ca. 1080 – ca. 664 avant Jésus-Christ)

La Troisième Période intermédiaire de ca. 1080 à ca. 664 voit prospérer plusieurs dynasties (XXIe à la XXIVe dynastie). L’Égypte est dominée par des dynasties issues de peuplades libyennes installées dans le Delta du Nil et en Moyen-Égypte notamment.

La haute-Égypte glisse sous le contrôle des prêtres d’Amon sous l’influence de plus en plus forte du royaume de Napata.

La Basse Époque (664 – 322 avant Jésus-Christ)

La Basse Époque (ca. 664-322) connaît une succession rapide de dynasties (XXVe à la XXXIe dynastie). Cette période est marquée par d’importantes mutations au sein de l’Empire égyptien. En – 664, après la conquête de l’Égypte par les Assyriens, plus d’innombrables maladies, famines et déplacements de populations, le peuple égyptien perd sa souveraineté.

Quand l’Empire Assyrien s’effondre, l’Égypte est abandonnée à elle-même, aucune dynastie n’arrive à reprendre l’ascendant et à reconquérir le territoire perdu. En – 525 : L’Égypte est conquise par les Perses. Le roi Cambyse II est sacré pharaon après sa victoire.

En -525 et -404, la XXVIIe dynastie reprend le contrôle de l’Égypte, mais c’est une dynastie perse et non égyptienne. De -404 à -341 les XXVIIIe XXIXe et XXXe dynastie sont des dynasties indigènes, c’est-à-dire que ce sont les Égyptiens qui contrôlent de nouveau le territoire de l’empire. C’est la dernière fois que les Égyptiens arrivent à récupérer la souveraineté de leur territoire. Leur pouvoir est par contre très limité de plus l’Égypte est devenue une puissance de seconde zone.

Les Grecs arrivent à obtenir un port libre de taxe dans le Delta du Nil. C’est un changement radical par rapport à leur domination passé sur le commerce méditerranéen. Bref et ultime retour à l’indépendance, hors de la tutelle Perse. En -341 jusqu’en -332, la XXXIe dynastie, qui est perse replace l’Égypte comme satrapie de l’Empire perse.

La domination perse est remplacée par une domination macédonienne à partir de -332. En effet, à cette date, Alexandre le Grand réalise la conquête de l’Égypte. Il est le destructeur de l’Empire Perse.

L’époque ptolémaïque (332- 30 avant Jésus-Christ)

L’époque ptolémaïque de -332 à -30, puis l’époque romaine de -30 à 395 après Jésus-Christ sont deux périodes qui nous intéressent moins, dans notre étude de la civilisation égyptienne. Nous vous proposons quelques dates clés, mais sans trop développer.

Cette période commence initialement avec la conquête de l’Égypte par Alexandre le Grand. Il y a l’instauration de la dynastie lagide (ou ptolémaïque), avec comme premier pharaon Ptolémée Ier. Cette période est marquée par l’essor de l’hellénisme partout en Méditerrané.

En -31 l’Égypte est marquée par l’affrontement de Marc Antoine et de Cléopâtre, lors de la bataille d’Actium. En -30 Cléopâtre VII se suicide, c’est la dernière souveraine lagide.

C’est dès lors le début de l’époque romaine. En 380, l’empereur Théodose Ier publie l’édit de Thessalonique qui interdit les cultes païens, dont les cultes liés à la religion égyptienne.

En 394, les dernières inscriptions égyptiennes hiéroglyphiques sont réalisées. La civilisation devient muette jusqu’à la découverte de Champollion en 1822. Entre 395 et 641 après Jésus-Christ, l’Égypte devient chrétienne et sous la domination de l’Empire byzantin. La langue parlée est le copte. En 641, c’est le début de la conquête Arabe en Égypte. La population devient progressivement musulmane.

Nous n’évoquerons que très peu la religion égyptienne, mais nous y ferons référence, ainsi vous pouvez vous ouvrir à ce culte complexe par l’intermédiaire de la vidéo qualitative de Nota Bene. Nous vous proposons également de lire l’ouvrage de Claude Traunecker, Les dieux de l’Égypte et l’ouvrage d’Hélène Bouillon, Les 100 mythes de l’Égypte ancienne.

Notre épisode précédent : L’Égypte antique de l’Âge de Bronze à l’époque archaïque

Quelques liens et sources utiles

Joseph G. Manning, Irrigation et État en Égypte antique, Annales. Histoire, Sciences Sociales, 57e année(3), 611-623, 2002

Sophie Desplancques, L’environnement. Dans : Sophie Desplancques éd., L’Égypte ancienne (pp. 7-28). Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, 2010

Juan Carlos Moreno García, L’organisation sociale de l’agriculture pharaonique: Quelques cas d’étude. Annales. Histoire, Sciences Sociales, 69e année(1), 2014

Catherine Miller, « Les langues de l’Égypte antique », Égypte/Monde arabe, Première série, 27-28 | 1996, mis en ligne le 08 juillet 2008

Jean Winand, Chapitre 1. Les fondements d’un État de trois mille ans. Dans : , J. Winand, Une histoire personnelle des pharaons (pp. 7-79), 2017

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