L'ouvrage coup de cœur d'avril : Petit dictionnaire des Sales Boulots par Nicolas Méra

Paul Alexander : une vie dans un poumon d’acier

Paul Alexander, vivant dans un poumon d'acier depuis son diagnostic de poliomyélite à six ans, incarne la résilience exceptionnelle.
Paul Alexander dans son poumon d'acier, durant un reportage - The Last Few Polio Survivors
Paul Alexander dans son poumon d’acier, durant un reportage – The Last Few Polio Survivors

Dans le récit fascinant de Paul Alexander, se profile l’image d’une résilience exceptionnelle face à la poliomyélite, une histoire qui défie le temps. Ayant vécu plus de 72 ans dans ce poumon d’acier, qui se révèle être sa source de vie, nous avons appris, malheureusement, qu’il est décédé le 11 mars 2024, à l’âge de 78 ans.

À l’instar de personnalités pionnières telles que Hedy Lamarr ou Ada Lovelace, il s’érige en pionnier à sa manière, laissant une empreinte indélébile dans l’histoire de la survie.

La lutte de Paul Alexander contre la poliomyélite

Témoin de la plus grande épidémie de poliomyélite aux États-Unis en 1952, Paul Alexander a été touché par la maladie malgré l’autorisation du vaccin en 1955, le laissant paralysé du cou jusqu’aux membres inférieurs. Sa survie dépendait désormais d’un dispositif extraordinaire : un poumon d’acier, dans le quel il passera plus de sept décennies.

Le poumon d’acier, également connu sous le nom de ventilateur cuirassé, est une capsule hermétique qui englobe tout le corps, à l’exception de la tête. Pesant environ 600 livres, cet appareil fonctionne en créant une pression négative, aspirant de l’oxygène pour permettre aux poumons de se dilater et de se contracter, permettant ainsi au patient de respirer.

Utilisé initialement dans les années 1920, ces poumons d’acier étaient destinés à être une solution temporaire, nécessaires pendant une à deux semaines jusqu’à ce que le patient puisse respirer de manière autonome. Cependant, certains survivants de la poliomyélite, confrontés à une paralysie respiratoire permanente, ont été contraints de dépendre de ces appareils au quotidien.

Au fil des ans, avec les progrès de la technologie médicale, les ventilateurs positifs à pression, similaires aux respirateurs modernes, ont largement remplacé les poumons d’acier. Actuellement, Paul Alexander demeure l’un des rares individus dans le monde à utiliser encore un poumon d’acier, refusant de passer à des équipements plus récents malgré les avancées technologiques.

Un poumon d'acier. Le patient est couché dans la chambre qui, une fois fermée, permet d'obtenir une oscillation de la pression. Iron lung, 2004 - Auteur inconnu | Domaine public
Un poumon d’acier. Le patient est couché dans la chambre qui, une fois fermée, permet d’obtenir une oscillation de la pression. Iron lung, 2004 – Auteur inconnu | Domaine public

Un héritage de résilience et de fidélité à un poumon d’acier

En mars dernier, Paul Alexander s’est vu attribuer le titre honorifique du patient le plus âgé à avoir survécu dans un poumon d’acier, une distinction prestigieuse gravée dans les annales du Livre Guinness des Records. Son refus inébranlable de céder à une technologie plus moderne révèle son attachement indéfectible à la méthode qui a façonné sa survie.

Effectivement, témoin des évolutions sociales et des progrès médicaux, Paul a été le spectateur privilégié de l’éradication de la poliomyélite grâce au vaccin et de la transition des poumons d’acier vers des ventilateurs plus sophistiqués. En demeurant fidèle à son « vieil cheval de fer », il a choisi de perpétuer ce qui l’a maintenu en vie toutes ces années.

Le parcours académique et professionnel de Paul Alexander

Paul Alexander, un exemple éloquent de détermination, a marqué l’histoire en tant que premier diplômé d’une école secondaire de Dallas sans avoir assisté physiquement à une classe. Face à des obstacles administratifs, il a surmonté les préjugés pour être finalement accepté à l’Université Southern Methodist de Dallas, puis à l’école de droit de l’Université du Texas à Austin. Son parcours professionnel en tant qu’avocat, malgré les défis physiques imposés par sa condition, témoigne de sa détermination exceptionnelle à surmonter les adversités.

Au-delà de ses exploits académiques et professionnels, Paul s’est distingué en tant que fervent défenseur des droits des personnes handicapées. Son engagement s’est manifesté à travers des manifestations et la rédaction de son autobiographie intitulée « Trois minutes pour un chien : ma vie dans un poumon d’acier ». À travers ces actions, il a contribué de manière significative à sensibiliser le public aux défis auxquels sont confrontées les personnes en situation de handicap.

Bien que Paul ait survécu à la COVID-19, une préoccupation persistante habite son esprit : le possible retour de la poliomyélite. Dans une société qui a presque oublié les ravages de cette maladie, il continue de sonner l’alarme, avertissant les médecins du risque potentiel d’une nouvelle épidémie. Cette vigilance, témoignage de son engagement envers la santé publique, souligne l’importance de rester attentif aux menaces émergentes pour préserver la santé collective.

Conclusion

À l’aube de ses 77 ans, Paul Alexander, surnommé affectueusement « Polio Paul », demeure une source d’inspiration vivante. Son parcours exceptionnel révèle que la véritable force réside dans la résilience, la persévérance et la capacité à surmonter les obstacles les plus insurmontables de la vie. Face à la poliomyélite et cloîtré dans un poumon d’acier pendant plus de sept décennies, il incarne le triomphe indomptable de l’esprit humain sur l’adversité.

Son histoire exceptionnelle transcende les limites de la maladie pour devenir une leçon de vie universelle. Comprendre et admirer la détermination inébranlable de Paul Alexander devrait inspirer chacun. Homme d’une force intérieure exceptionnelle, il a transformé son existence en un exemple éloquent de courage et de résilience. À travers son optimisme infatigable, « Polio Paul » nous rappelle que même face aux défis les plus redoutables, il est possible de tracer un chemin empreint de dignité et de réussite.

Son parcours, émaillé de luttes et de triomphes, est un témoignage vivant de la capacité humaine à se transcender. Guidées par sa vie, les générations futures peuvent apprendre que la résilience et la persévérance sont les véritables moteurs du triomphe.

L’article a été mis à jour au moment de l’annonce de son décès. D’où les mots en introduction, nous laissons cependant le reste de l’article inchangé.

💪💀 Mort de #PaulAlexander l’homme qui vivant dans un #poumondacier ! Revue Histoire

Quelques liens et sources utiles

Brut. « Vivre 65 ans dans un « poumon d’acier« , courte vidéo documentaire, 2018.

Paul Alexander, Norman Depaul Brown. « Three Minutes for a Dog: My Life in an Iron Lung », FriesenPress, 2020.

Articles similaires

Cartes interactives

Voyagez dans l'histoire grâce à des cartes interactives à la sauce Revue Histoire ! Découvrez les sur notre page dédiée.

Coup de cœur de la rédac'

Le livre essentiel pour maîtriser toute la période contemporaine !

En somme un outil de révision idéal, il est composé de cartes, schémas, tableaux statistiques, documents sources et plans de dissertations pour préparer et réussir les concours.

Articles populaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *