Découvrez l’histoire de John Gast, s’installant aux États-Unis
Originaire de Prusse (ancien État européen, son territoire est aujourd’hui partagé entre l’Allemagne et la Pologne), John Gast est né le 21 décembre 1842 à Berlin. Il est l’enfant de Léopold Heinrich Gast et Bertha Volckmann. Son père est régulièrement amené à se déplacer. De ce fait, après quelques années passées à Berlin, ils partent s’installer à Halle-sur-Salle. Puis en 1848 à la Nouvelle Orléans (Louisiane, États-Unis), pour au final s’installer à Saint-Louis (Missouri). Une fois installé, Léopold et August (son frère) fondent une entreprise de lithographie.
Comprendre le procédé derrière la lithographie
La lithographie est un procédé d’impression qui permet la création et la reproduction de documents réalisés initialement à l’encre ou au crayon. Ces documents doivent être produits sur une pierre de calcaire. La découverte de cette technique serait fortuite. Aloys Senefelder ne trouvant pas d’éditeur pour ses pièces aurait décidé de les graver lui-même. Ne pouvant pas acheter du cuivre – pièce essentielle pour la gravure – il utilise une pierre tendre et lisse. Grâce à de l’acide, il arrive à créer du relief, exploitable pour l’impression. Ainsi, la date de 1796 marque le début de la lithographie. Néanmoins, il faudra attendre le XIXe siècle pour que la technique se perfectionne et soit utilisée à grande échelle.
Un étudiant en Europe et jeune entrepreneur
Pour revenir à John Gast, celui-ci revient en Prusse en 1860 pour étudier à l’Académie des arts de Berlin lorsqu’il a 18 ans. Il y reste pendant 4 ans et apprend auprès de Theodor Hosemann ou encore Ferdinand Bellermann, qui sont ses professeurs et célèbres peintres. Il est néanmoins obligé de retourner à Saint-Louis en 1864 quand son père tombe malade. Les finances de l’entreprise familiale ne sont pas au beau fixe. Il est obligé de travailler en tant qu’enseignant à l’université et à l’institut Mary à Washington (Missouri). Pour pouvoir aider son père dans l’entreprise, il est obligé de retourner en Europe pour parfaire ses connaissances et compétences. Ainsi, 1867 il embarque à New York, direction Paris. Il travaille alors pour les frères Thürwanger, dans une entreprise de chromolithographie (lithographie en couleur).
Associé dans l’entreprise familiale de son père
Il est rappelé par son père dès juin 1868, pour l’aider dans l’entreprise. En effet, son associé (qui n’est plus son frère, ayant quitté l’entreprise peu de temps après sa création) venant de mourir, ses hérités souhaitent récupérer les parts. Mais surtout Léopold, son père, n’a plus la force de tout faire tout seul. Il accepte et travaille avec lui pendant plus d’une année. Ils obtiennent des contrats juteux, notamment avec l’artiste Thompson à New York. Néanmoins, à la fin de l’année 1869, John Gast vend toutes ses parts à son oncle August (initialement le cofondateur de l’entreprise). Cette décision détériore grandement les relations entre John Gast et son père, selon les dires de Léopold. En effet, la majorité des informations que nous avons sur la vie de John Gast proviennent de la biographie écrite par son père entre 1894 et 1897.
L’œuvre la plus importante de John Gast
Durant sa carrière John Gast a été amené à produire pour l’éditeur George Crofutt une peinture à l’huile. Initialement intitulée Westward Ho/Manifest Destiny et publiée en 1872, nous la connaissons sous le nom d’American Progress. C’est la représentation la plus populaire du concept de la Destinée manifeste, la mission religieuse et civilisatrice des colons américains dans l’ouest des États-Unis. Grâce à cette toile John Gast a obtenu une reconnaissance internationale. Sa peinture est la représentation visuelle la plus célèbre du concept de la Destinée manifeste à n’en pas douter.
John Gast s’éteint à l’âge de 54 ans à New York.
Quelques liens et sources utiles
Amy S. Greenberg, Manifest manhood and the antebellum American empire, New York, Cambridge University Press, 2005
Hans-Dieter Gelfert, Typisch amerikanisch. Wie die Amerikaner wurden, was sie sind, München, C.H. Beck, 2006
