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La Nouvelle-France, ce passé français en Amérique du Nord

La découverte des rivages de l'Amérique du Nord et leur richesse maritime a très vite suscité l'intérêt de la France à conquérir la région
Le navire français Bretagne - Auteur inconnu | Domaine public
Le navire français Bretagne – Auteur inconnu | Domaine public

Avant d’être française, l’Acadie est une région canadienne qui a vu passer plusieurs populations. Chacune a successivement trouvé refuge dans cette partie du sud-ouest de l’île Terre-Neuve au Canada. La plus ancienne existence d’une trace humaine détectée sur les lieux révèle le passage de l’Homme moderne américain, sa découverte remonte à plus de onze millénaires.

Les Paléoaméricains, les Basques ou même les Vikings, pour la plupart des pêcheurs, ont fréquenté l’île Terre-Neuve. La convoitise européenne en Amérique était l’élément déclencheur de la colonisation qui a donné naissance à la Terre-Neuve ainsi que « l’Acadie ».

L’apparition de la Terre-Neuve

L’appellation « Terre-Neuve » ou « Newfoundland » revient à l’explorateur Jean Cabot après sa découverte de la nouvelle île, le 24 juin 1497. Alors qu’il s’est donné la mission de rejoindre l’Asie des épices via un périple océanique en vue d’explorer d’autres horizons, le Génois Jean Cabot découvre les côtes de l’île nouvelle.

Dans son rapport, Jean Cabot mentionne la découverte de la morue sur les rivages de la Terre-Neuve. Les pécheurs n’ont pas tardé à mettre le cap sur l’ouest, Britanniques et Européens, ont vite envahi les côtes de la « Newfoundland ».

La population acadienne en 1750 - Chnou [Pseudo Wikipédia] | Creative Commons BY-SA 4.0
La population acadienne en 1750 – Chnou [Pseudo Wikipédia] | Creative Commons BY-SA 4.0

La première occupation de l’île date d’environ 8000 ans. Les explorateurs présument que les plus anciens vestiges humains, trouvés sur les lieux, reviennent aux pêcheurs et chasseurs qui auraient habité l’île en vue de ses richesses maritimes. Leur sillage est ensuite relaté à la culture des archaïques maritimes.

Les Vikings ont aussi marqué leur passage à la Terre-Neuve, en y implantant une toute première colonie nommée Vinland. C’est d’ailleurs le point extrême de l’invasion des Vikings sur le continent américain. On parle donc d’une première colonisation de la Terre-Neuve.

Nulle part ailleurs que dans les récits scandinaves, l’histoire du passage des Vikings sur les côtes méridionales est évoquée. L’épilogue de ces récits révèle la disparition des Vikings à cause des conflits entre autochtones ou alors les prémices de l’âge glaciaire qui a dû mettre en péril leur vie.

La conquête française de l’Amérique

L’appellation Nouvelle-France est apparue en 1524 pour la première fois et c’est à l’explorateur Verrazano qu’elle doit son nom. La Nouvelle-France n’est autre que le Canada et marque la série de colonisations qu’avait déclenchée la France dans le continent américain.

Jacques Cartier est l’explorateur du Saint-Laurent, ce fameux fleuve qui succède le Mississippi en termes de volume et dont la découverte amorce l’histoire du Canada. Sous les directives du roi François Ier. Jacques Cartier, par une série d’expéditions en Amérique du Nord, découvre le fleuve Saint-Laurent et ses arrière-pays. Il a surnommé le territoire « Canada », ce qui désigne « village » en indien.

Le début de la colonisation française au Canada et donc l’apparition de « la Nouvelle-France », n’est cependant évoqué qu’au XVIIe siècle, soit un siècle après la première découverte par Jacques Cartier. La Nouvelle-France rassemble donc les différentes colonies françaises en Amérique. De 1530 à 1763, la France occupait une bonne partie du Canada, faisant de Québec sa capitale et l’Acadie en faisait partie.

Le début de la fin…

À défaut d’expédier des masses de colons français sur les lieux, la France n’a pas réussi à développer ses colonies. Une pression est alors imposée sur les Français par l’Angleterre, ce qui a fini par accentuer les conflits bilatéraux des deux puissances. Sous la pression, la France cède face au Royaume-Uni et l’Acte Constitutionnel Anglais de 1709 met fin à toute forme de dissension entre les deux pays. L’acte sépare la colonie en deux, entre une partie nord anglophone et une partie sud francophone, dite Haut et Bas-Canada.

La solution de séparation des colonies n’a pas réussi à calmer les tensions. La transcendance des Anglophones en Nouvelle-France accentue davantage le mécontentement des Français. Les autochtones, quant à eux, sous la pression des deux colons, proclament l’indépendance et revendiquent la reconnaissance de leur appartenance au territoire. En 1841, l’Angleterre a tranché sur la question, faisant reconnaître par un nouvel Acte l’union des deux colonies en une seule.

Ce n’est que 26 ans après que le Canada est reconnu comme étant un pays indépendant. L’Acte de l’Amérique du Nord publié en 1867 reconnaît la Confédération Canadienne comme étant un État libre et indépendant. Ce passif à double influence culturelle, anglophone et francophone, a marqué l’histoire du Canada qui fait preuve aujourd’hui d’une interculturalité si particulière propre au pays.

L’Acadie, retour sur ce territoire mythique

De nouveau, le nom de Verrazzano réapparaît dans l’histoire de la colonisation française en Amérique et cette fois-ci, c’est pour la découverte de la région adjacente à l’actuel État américain du Delware. En 1524, Verrazzano décide de nommer cette partie de la côte Atlantique de l’Amérique du Nord Arcadia « Arcadie ou Acadie ».

L’Acadie n’est alors qu’une partie de la Nouvelle-France, la plus grande colonie française en Amérique. La venue des colons français ne débute officiellement qu’en 1607 suite à l’encouragement du souverain français pour l’établissement de plusieurs colonies dans la finalité d’en monopoliser la possession d’occuper l’ensemble du territoire ainsi que son commerce local. Le commerce acadien est d’ailleurs la principale cause qui a déclenché plusieurs malentendus entre les Français et les Anglais.

L’Acadie, tout comme le reste du Canada, jouit d’une double identité, anglophone et francophone. On parle donc d’une Acadie française et une autre anglaise. Les deux concernent le même territoire, mais sur des périodes différentes. Les Français étaient les premiers à coloniser le territoire en 1604, leur occupation est arrivée à ses termes en 1713, la même année où les Anglais en ont pris possession.

La France a cédé l’Acadie aux Anglais en 1713 où ils ont implanté leur colonie en désignant un gouverneur et Représentant du royaume sur les lieux. L’Acadie est rebaptisée « Nouvelle-Écosse » dans le traité d’Utrecht qui a officialisé la possession anglaise des terres acadiennes. Les guerres intercoloniales et les rivalités entre les puissances mondiales à l’époque ont davantage effrité le règne anglais sur l’Acadie. À ceci s’ajoute ce qui a été connu dans l’histoire de l’Acadie par « le grand dérangement » qui a d’ailleurs mis fin au prisme anglais en 1755.

Le Grand Dérangement

En 1755, Lawrence en sa qualité de gouverneur ordonne à toute la population acadienne de prêter serment d’allégeance à la Couronne britannique.

Lecture de l'ordre d'expulsion aux Acadiens dans l'église paroissiale de Grand-Pré, en 1755 - Charles William Jefferys | Library and Archives Canada, Acc. No. 1972-26-768
Lecture de l’ordre d’expulsion aux Acadiens dans l’église paroissiale de Grand-Pré, en 1755 – Charles William Jefferys | Library and Archives Canada, Acc. No. 1972-26-768

Les Acadiens d’origine française refusent systématiquement d’obtempérer et subissent le Grand Dérangement. L’Angleterre expulse alors tous les obstinés et les déporte en Grande-Bretagne et certaines de ses différentes colonies en Amérique.

Les Acadiens déportés ont été mal accueillis aux colonies anglaises, une bonne partie d’entre eux a été reléguée en Angleterre. Le Grand dérangement a duré huit ans, en 1763 la France émet un traité où elle reconnaît officiellement la souveraineté de l’Angleterre sur la Nouvelle-Écosse.

L’Acadie est, depuis, connue par la Nouvelle-Écosse, l’histoire en témoigne cependant, de nos jours, il n’y a aucune existence officielle de l’Acadie. Au Canada, aujourd’hui, on parle du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse.

Quelques liens et sources utiles :

Arseneault, Nicole Barrieau et Cécyle Trépanier, L’Acadie contemporaine, 2013

Jacques Paul Couturier, « L’Acadie, c’est un détail » : Les représentations de l’Acadie dans le récit national canadien, Volume 29, numéro 2, spring 2000

Herménégilde Chiasson, L’Acadie ou le territoire ambigu, 2010

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