La première croisade a eu lieu entre 1096 et 1099. Elle a été lancée par les princes chrétiens d’Occident pour reprendre la Terre Sainte aux musulmans, notamment les Turcs seldjoukides qui se sont accaparés la ville de Jérusalem en 1071 et interdisaient l’accès aux pèlerins chrétiens.
« La prise de Jérusalem par les croisés en 1099 a été l’un des moments les plus importants de l’histoire médiévale, qui a marqué un tournant décisif dans les relations entre chrétiens, musulmans et juifs. »
Peter Frankopan, historien.
Elle a été déclenchée par un appel de l’empereur byzantin Alexis Ier Comnène et par l’appel du pape Urbain II à la reconquête de Jérusalem.
Les croisés ont traversé l’Europe pour se rendre en Asie Mineure, ils ont ensuite pris la ville de Nicée, puis celle d’Antioche avant de s’emparer de Jérusalem en 1099. Cette croisade a eu des conséquences importantes sur la région, notamment l’établissement des États croisés en Palestine, Syrie et Liban, et les relations conflictuelles entre les croisés et les populations locales.
La première croisade a également eu un impact significatif sur la chrétienté d’Occident, en renforçant le sentiment d’unité entre les princes chrétiens et en stimulant les pèlerinages vers la Terre Sainte.
Contexte du déclenchement de la première croisade
La première croisade est déclenchée par un certain nombre de facteurs, notamment l’appel de l’empereur byzantin Alexis Ier Comnène, qui demande de l’aide pour repousser les invasions turques. Elle est également déclenchée par l’appel du pape Urbain II, qui lance un appel à la reconquête de Jérusalem lors du concile de Clermont en 1095.
À cette époque, la situation en Orient est tendue, les musulmans contrôlent la Palestine, où se trouve Jérusalem, ville sainte pour les chrétiens. Les relations entre les chrétiens et les musulmans sont également tendues, en raison des pèlerinages réguliers des chrétiens vers Jérusalem et des incidents qui en découlent parfois.
En Occident, la situation est également difficile, les princes chrétiens sont divisés et en conflit, et il y a un manque de stabilité dans certaines régions. L’appel du pape Urbain II offre un but commun pour les princes chrétiens et une opportunité pour eux de gagner la gloire et la richesse en combattant pour la chrétienté.
La première croisade a donc été lancée en réponse à ces différents facteurs, avec l’objectif de reprendre la Terre Sainte aux musulmans et de protéger les pèlerins chrétiens. Les croisés quittent leurs foyers en Europe pour se rendre en Asie Mineure, où ils rencontrent les armées musulmanes pour la première fois et prennent la ville de Nicée. Ils ont ensuite continué leur progression vers Antioche (découvrez la vie d’Étienne de Blois, croisé qui déserte durant le siège d’Antioche) et Jérusalem, où ils finissent par s’emparer de la ville sainte en 1099.
Le déroulement du voyage vers Constantinople
Pour participer à la première croisade, les troupes se rendent à Constantinople, la capitale de l’Empire byzantin. Leur voyage est long et difficile, car ils doivent traverser des terres inhospitalières et hostiles pour arriver à destination.
Les croisés suivent plusieurs itinéraires pour se rendre à Constantinople. Certains ont choisi de suivre la route terrestre, en traversant l’Allemagne, la Hongrie et la Bulgarie pour arriver en Asie Mineure, mais aussi par le Nord de l’Italie. D’autres ont préféré emprunter la route maritime, en naviguant par la mer ionienne pour arriver à Constantinople par la mer.
Les croisés rencontrent des difficultés tout au long de leur voyage, notamment des combats contre des armées hostiles et des raids de bandits. C’est notamment le cas pour les troupes venant du Nord, qui se font disperser et massacrer en Hongrie. Les croisés sont confrontés à des problèmes de ravitaillement et de logistique, car ils doivent nourrir et loger une armée de plusieurs milliers de personnes.
Les croisés réussissent à arriver à Constantinople, où ils sont reçus par l’empereur byzantin Alexis Comnène. L’empereur leur fourni des vivres, des armes et des navires pour leur permettre de continuer leur voyage vers la Terre Sainte. Les croisés passent ensuite en Asie Mineure, où ils prennent la ville de Nicée, puis celle d’Antioche avant de s’emparer de Jérusalem en 1099.
Siège de Nicée par les croisés
Le siège de Nicée est un des premiers combats majeurs de la première croisade. Il s’est déroulé en 1097 et a vu les troupes croisées assiéger la ville de Nicée, qui était alors sous le contrôle des Seljoukides, une dynastie turque musulmane.
Les croisés ont commencé le siège en mai 1097, et il a duré jusqu’au 19 juin 1097, date à laquelle ils ont réussi à prendre la ville. La prise de Nicée a été un succès important pour les croisés car c’était une ville fortifiée et importante pour les Seljoukides.
Le siège d’Antioche et les premières difficultés des croisés
Le siège d’Antioche a été l’un des événements les plus importants de la première croisade. Il s’est déroulé entre octobre 1097 et juin 1098, lorsque les troupes croisées ont assiégé la ville d’Antioche, qui était alors sous le contrôle des Seljoukides.
Les croisés ont commencé le siège en octobre 1097, mais il a été interrompu à plusieurs reprises en raison de la difficulté à prendre la ville et des attaques des armées musulmanes. Finalement, les croisés ont réussi à prendre la ville le 3 juin 1098, grâce à une ruse qui leur a permis de pénétrer dans la ville par un passage secret. Cette victoire a été cruciale pour les croisés car elle leur a permis de se rapprocher de leur objectif final, Jérusalem, et de contrôler un important carrefour stratégique en Asie Mineure.
La pris de la ville de Jérusalem par les croisés
Les croisés restent dans la ville d’Antioche un certain temps après son siège, afin de se reposer et de se préparer pour l’assaut final.
Ils partent ensuite vers Jérusalem en juin 1099. La ville est sous le contrôle des Fatimides, une dynastie musulmane égyptienne. Les croisés s’installent autour de la ville et commencent le siège le 13 juin 1099. Les combats sont violents et les croisés doivent faire face à des défenses solides et une résistance acharnée des défenseurs de la ville.
Finalement, les croisés réussissent à prendre la ville le 15 juillet 1099. Les combats sont sanglants et les croisés massacrent une grande partie de la population musulmane et juive de la ville. La prise de Jérusalem est un moment clé de la première croisade car elle marque la réalisation de l’objectif final des croisés : reprendre la ville sainte aux musulmans. Cette victoire a un impact important sur la chrétienté d’Occident et renforce le sentiment d’unité entre les princes chrétiens.
Cependant, il convient de noter que cette prise de Jérusalem par les croisés a eu des conséquences importantes pour les populations locales, notamment les musulmans et les juifs qui ont subi des violences et des persécutions. Elle a également posé les bases pour les conflits futurs entre les croisés et les musulmans, qui ont continué à se disputer la ville pendant les siècles suivants.
Fondation des États latins d’Orient
Après la prise de Jérusalem par les croisés en 1099, les troupes chrétiennes fondent des États latins d’Orient dans la région. Ils sont dirigés par les croisés qui ont pris part à la première croisade et ont pour but de maintenir le contrôle sur les terres conquises et protéger les pèlerins chrétiens.
Les principaux États latins d’Orient sont le Royaume de Jérusalem, le Comté d’Édesse et le Principauté d’Antioche. Le Royaume de Jérusalem est le plus grand et le plus puissant de ces états, il inclut Jérusalem, la Cisjordanie, la Palestine et la côte méditerranéenne. Le Comté d’Édesse couvre une grande partie de l’Anatolie actuelle, tandis que la Principauté d’Antioche est située dans le nord de la Syrie.
Les États latins d’Orient sont gouvernés selon les lois et les coutumes féodales de l’Occident, et sont dirigés par une aristocratie de croisés. Les relations avec les populations locales sont souvent tendues en raison des différences culturelles et religieuses, et il y a des conflits répétés entre les croisés et les musulmans, mais aussi des rivalités entre les différents seigneurs croisés et des conflits internes pour le pouvoir.
Quelques liens et sources utiles
Jonathan Riley-Smith, Les croisades : idéologie, propagande et réalité, Presses universitaires de France, 1997
Jean Leclercq, La première croisade, Éditions du Cerf, 1957
Jacques Heers, La première croisade, Tempus Perrin, 2002
Peter Frankopan, La première croisade, Tempus Perrin, 2021
Max Gallo, Dieu le veut (Hors collection), XO, 2015