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Disparition d’un sous-marin chinois de classe Shang en mer Jaune

Le 21 août, un sous-marin nucléaire chinois de classe Shang aurait connu une défaillance critique de son système de ventilation en mer Jaune.
Sous-marin de classe Shang - Ministère de la Défense nationale de la République populaire de Chine | Domaine public
Sous-marin de classe Shang – Ministère de la Défense nationale de la République populaire de Chine | Domaine public

Le 21 août dernier, un sous-marin nucléaire d’attaque chinois de classe Shang aurait connu une défaillance critique de son système de ventilation en mer Jaune, entraînant la tragique mort des 55 membres d’équipage, dont 22 officiers, selon un rapport des renseignements britanniques.

Brève histoire sous-marine chinoise

L’histoire des sous-marins nucléaires chinois trouve ses racines dans les années 1950 et 1960, en pleine Guerre froide, lorsque la Chine a amorcé le développement de son programme de sous-marin. Cependant, ce n’est que dans les années 1980 et 1990 que le programme nucléaire chinois a véritablement pris de l’ampleur.

Le premier sous-marin nucléaire chinois, de la classe Xia, a été mis à l’eau en 1981, mais il n’est devenu pleinement opérationnel qu’au milieu des années 1980. Depuis lors, la Chine a fait d’énormes progrès dans le domaine des sous-marin.

Les sous-marins de classe Jin, lancés dans les années 2000, représentent une étape majeure dans l’évolution du programme chinois. Ces sous-marins lanceurs d’engins balistiques sont équipés de missiles nucléaires, conférant à la Chine une capacité de frappe nucléaire sous-marine crédible.

Les dernières années ont vu l’introduction des sous-marins de classe Shang, marquant une avancée significative dans la capacité sous-marine nucléaire chinoise. Ces submersibles sophistiqués sont équipés de missiles balistiques intercontinentaux, constituant ainsi une part cruciale du programme de dissuasion nucléaire chinois.

La Marine chinoise devrait voir passer son nombre de sous-marins à 65 ou 70 unités d’ici la fin de cette décennie. Cette ambition fait partie d’un important plan d’investissement de l’équivalent de plusieurs milliards d’euros par la Chine dans sa marine entre 2024 et 2028.

Elle possède déjà, selon les rapports, la flotte de surface la plus importante au monde, comprenant près de 400 navires de guerre, mais elle souhaite construire des navires plus sophistiqués, y compris davantage de porte-avions, de sous-marins et de drones marins sans pilote.

Des causes de plus en plus claires sur la disparition du sous-marin

Cette disparition aurait été provoquée par une collision avec une « chaîne et une barrière d’ancrage » utilisées par la marine chinoise pour piéger les vaisseaux ennemis. Bien que la Chine ait nié fermement ces allégations, si elles s’avèrent vraies, cet incident marquerait un sérieux revers pour Pékin, soulignant les risques croissants associés à l’expansion rapide de sa flotte navale.

Cependant, les détails précis sur les capacités et les opérations de ces sous-marins restent souvent enveloppés de mystère, car les activités militaires chinoises demeurent confidentielles pour le monde extérieur. La tragédie récente du sous-marin Shang met en lumière les dangers inhérents à ces opérations complexes et renforce les inquiétudes internationales quant à la transparence des activités sous-marines chinoises.

Une tragédie supplémentaire dans l’histoire sous-marine

La disparition du sous-marin Shang rappelle d’autres tragédies sous-marines qui ont marqué l’histoire navale mondiale. En 2000, le sous-marin nucléaire russe K-141 Kursk avait sombré en mer de Barents, coûtant la vie à tout son équipage.

Cette catastrophe avait suscité des réactions internationales et mis en évidence les risques considérables associés aux opérations sous-marines, même pour les puissances navales expérimentées.

En 2003, le sous-marin de poche K-429 de la marine russe avait connu un incendie fatal lors d’une réparation en cale sèche, tuant plusieurs membres d’équipage.

Ces incidents tragiques rappellent que, malgré les avancées technologiques, les sous-marins demeurent des environnements hostiles et potentiellement mortels pour leurs équipages.

Cet événement rappelle également, celle du sous-marin français Minerve en janvier 1968 où ses 52 membres d’équipage disparaissent au large de Toulon.

Une partie de l'épave du Minerve - Vivescovo / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0
Une partie de l’épave du Minerve – Vivescovo / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0

Malgré des opérations de recherche intensives, l’épave du sous-marin n’a été retrouvée qu’en 2019, plus de 50 ans après sa disparition, à près de 2 400 mètres de profondeur en Méditerranée. Les causes de la perte demeurent aujourd’hui encore inconnues.

Alors que la Chine cherche à étendre son influence maritime à travers le monde, ces événements tragiques soulignent la nécessité cruciale d’une transparence accrue et de normes de sécurité rigoureuses dans toutes les opérations sous-marines.

Quelques liens et sources utiles

Daily Mail, Furious China believes UK spies tracked one of their submarines by bugging a sailor’s Apple smart-watch before the vessel got caught in one of Beijing’s own underwater traps, killing all on board, 6 octobre 2023.

Péron-Doise, Marianne, Les sous-marins en Asie : des tensions croissantes sous le dioptre, Revue Défense Nationale, 2018.

Sud Ouest, Chine : un sous-marin nucléaire pris dans le piège de sa propre armée, 55 marins auraient péri en mer, 6 octobre 2023.

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