Le 14 avril 2018, la France lance l’Opération Hamilton, une frappe aérienne coordonnée avec les États-Unis et le Royaume-Uni, pour cibler les infrastructures chimiques du régime syrien.
En réponse à l’attaque chimique perpétrée contre des civils à Douma, cette opération visait des sites clés à Damas et près de Homs. Voici un aperçu de cette intervention, de ses objectifs et de ses résultats.
Contexte : l’attaque chimique de Douma
Le 7 avril 2018, Douma, une ville syrienne sous le contrôle des rebelles, est le théâtre d’une attaque chimique qui provoque des dizaines de victimes civiles. Cet événement suscite une condamnation internationale, les puissances occidentales accusant le régime de Bachar al-Assad d’avoir utilisé des armes chimiques contre sa propre population.
Face à cette situation, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni décident de répondre par une frappe militaire ciblée, dans le but de neutraliser les capacités chimiques syriennes.
Une réponse internationale
L’Opération Hamilton a pour objectif de dissuader le régime syrien de recourir à nouveau aux armes chimiques en détruisant les installations de production. Ce raid aérien s’inscrit dans une coalition internationale, la France agissant en coordination étroite avec ses alliés pour assurer l’efficacité et la précision de l’attaque.
Les objectifs de l’Opération Hamilton
L’opération menée par la France en Syrie répondait à des objectifs clairs et définis pour protéger les civils et limiter la capacité du régime syrien à mener des attaques chimiques :
- Neutraliser les sites de production : Les cibles incluaient des installations où étaient stockées et développées les armes chimiques.
- Dissuader de futures attaques chimiques : En détruisant des infrastructures clés, l’opération visait à envoyer un message fort au régime syrien.
- Soutenir le droit international : Cette opération démontrait l’engagement de la France pour la protection des populations civiles et le respect des conventions interdisant les armes chimiques.
Déroulement de l’Opération Hamilton
L’Opération Hamilton se déroule dans la nuit du 13 au 14 avril 2018. Elle mobilise 17 avions français, des frégates et des systèmes de ravitaillement pour une frappe ciblée.
Moyens aériens et maritimes engagés
La France a déployé un large éventail de moyens militaires pour cette opération :
- 5 Rafale et 4 Mirage 2000-5 : Ces avions de chasse ont mené les frappes sur les sites syriens, escortés pour assurer leur sécurité.
- 6 ravitailleurs C-135FR : Ces avions ont permis aux chasseurs de maintenir leur autonomie en vol.
- 2 avions AWACS E-3F : Utilisés pour la coordination et la surveillance aérienne.
- 5 frégates : Dont les frégates multi-missions Languedoc, Aquitaine et Auvergne, pour assurer un appui depuis la Méditerranée.
Ces moyens ont permis une frappe précise et coordonnée, assurant un succès tactique sans pertes humaines ni matérielles significatives pour les forces alliées.
Les sites ciblés par l’opération
Trois cibles principales ont été visées lors de l’Opération Hamilton :
- Le Centre d’études et de recherches scientifiques (CERS) à Barzé, au nord de Damas : Ce site était identifié comme un lieu de développement d’armes chimiques.
- Deux entrepôts d’armes chimiques à Him Shinshar, près de Homs : Ces sites servaient au stockage de composants pour armes chimiques.
Ces frappes ont détruit les infrastructures syriennes dédiées aux armes chimiques, réduisant la capacité du régime syrien à perpétrer des attaques similaires à celle de Douma.
Résultats et bilan de l’Opération Hamilton
L’Opération Hamilton a atteint ses objectifs immédiats, avec une efficacité largement saluée. Les résultats incluent :
- Destruction totale des installations : Les bâtiments du CERS à Barzé et les entrepôts de Him Shinshar ont été endommagés de manière significative, rendant leurs installations inopérables.
- Pas de pertes pour les alliés : Aucune perte humaine ou matérielle majeure n’a été enregistrée du côté des forces françaises, britanniques et américaines.
- Impact politique et dissuasif : L’opération a renforcé la pression internationale sur le régime syrien, marquant un refus clair de l’usage d’armes chimiques.
Réaction internationale
Suite à cette intervention, les alliés occidentaux ont réaffirmé leur position ferme contre l’emploi d’armes chimiques. L’Opération Hamilton est perçue comme un succès opérationnel et une démonstration de la coopération entre la France, le Royaume-Uni et les États-Unis dans le maintien de la sécurité internationale.
Une opération stratégique et dissuasive
L’Opération Hamilton illustre l’engagement de la France pour la protection des populations civiles et le respect du droit international. Par cette frappe ciblée, la France a démontré sa capacité à intervenir rapidement aux côtés de ses alliés pour répondre aux crises internationales.
En frappant des infrastructures critiques, l’Opération Hamilton a permis de réduire la menace des armes chimiques en Syrie, tout en envoyant un message de dissuasion fort aux régimes qui pourraient envisager d’employer de telles armes.
Quelques liens et sources utiles
Hélène de Champchesnel, Opex : des vies pour la France: Une histoire des opérations extérieures depuis 1963, Historien – Conseil, 2019
Charles Janier, Dictionnaire Opex : Opérations extérieures de l’armée française depuis 1945, Editions SPE Militaria, 2015
Michel Forget, Nos forces aériennes en Opex, Economica, 2013
