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Affaire Kennedy : qui a assassiné le président?

John Fitzgerald Kennedy est issu d’une famille très influente et présente un parcours hors du commun.
Le président Kennedy et son cortège quelques minutes avant son assassinat à Dallas - Walt Cisco, Dallas Morning News | Domaine public
Le président Kennedy et son cortège quelques minutes avant son assassinat à Dallas – Walt Cisco, Dallas Morning News | Domaine public

Suite à la tentative d’assassinat de Donald Trump, candidat républicain aux élections présidentielles aux États-Unis, au cours du mois de juillet 2024, nous ne pouvons pas nous empêcher de faire le lien avec les assassinats des figures politiques dans le pays. D’ailleurs, deux figures emblématiques assassinées au cours des années 1960 font encore parler d’elles. Il s’agit de John Fitzgerald Kennedy et de Martin Luther King.

Dans cet article, nous allons présenter le parcours de Kennedy brièvement en insistant sur ses œuvres et surtout sur les spéculations autour de son assassinat. Nous allons réserver le prochain article au parcours de Martin Luther King.

Vie et parcours de J.F. Kennedy

John Fitzgerald Kennedy (JFK) est né le 29 mai 1917 à Brookline (Massachusetts). Il est issu d’une famille très influente et présente un parcours hors du commun, non seulement sur le plan académique, mais aussi militaire.

En 1940, J.F. Kennedy obtient un diplôme de premier cycle de l’Université de Harvard en gouvernement, avec une spécialisation dans les relations internationales. La poursuite de ses études universitaires est interrompue lorsque son pays devient impliqué dans la Seconde Guerre Mondiale. Malgré ses douleurs chroniques dues à une blessure lors d’un match de football américain avec son équipe à l’Université, il rejoint l’armée. Étant donné son état de santé, il est réassigné à la réserve des marines où il finit par faire des exploits et devient un héros de la guerre en sauvant les membres de son équipe.

Après la Seconde Guerre Mondiale, JFK s’intéresse d’abord au journalisme et devient un correspondant. Toutefois, sous l’incitation de son père, il s’oriente vers la politique et rejoint la Chambre des représentants où il est élu comme représentant à Massachusetts de 1946 jusqu’à 1951. Ensuite, John Kennedy y devient le sénateur du Parti Démocrate en 1952 grâce au soutien de son père et de toute la famille Kennedy.

L’ambition de la famille Kennedy ne se limitant pas au Sénat, J.F. Kennedy commence à préparer sa candidature aux élections présidentielles prévues en 1960. Il se présente comme candidat du Parti démocrate du pays. Étant significativement plus jeune que les autres candidats, dynamique et visionnaire, Kennedy devient très populaire parmi la classe politique et auprès des citoyens. Ses prises de position dans le Sénat et son éloquence l’aident également à gagner des votes.

Dernier débat télévisé entre Kennedy et Nixon à New York (1960) - Associated Press | Domaine public, via Wikimedia Commons
Dernier débat télévisé entre Kennedy et Nixon à New York (1960) – Associated Press | Domaine public, via Wikimedia Commons

Néanmoins, c’est probablement grâce aux débats présidentiels télévisés, une première dans le pays et dans le monde, que Kennedy finit par gagner les élections. Face au candidat républicain Richard M. Nixon, Kennedy se montre confiant et prononce un discours impressionnant. Ainsi, avec 49.72% des votes contre 49,55% en faveur du candidat républicain, JFK devient le 35è président des États-Unis à l’âge de 43 ans.

Contexte géopolitique et tensions avant l’assassinat de Kennedy

Le mandat de JFK prévu du 20 janvier 1961 au 20 janvier 1965 est coupé court par l’assassinat du président en 1963. Avant de présenter cet évènement tragique, il convient de décrire le contexte géopolitique de l’époque.

La fin des années 1950 et le début des années 1960 sont marqués par des tensions dans le pays et à l’étranger. Aux États-Unis, cette période se caractérise par l’émergence du mouvement des droits civiques en 1954. Ce mouvement appelle à l’abolition de la ségrégation raciale dans le pays et à l’instauration du droit de vote et de l’accès au logement, à l’éducation et à l’emploi pour les citoyens afro-américains.

À l’échelle internationale, la guerre froide entre les États-Unis et l’Union Soviétique atteint son apogée au début des années 1960. Les deux puissances essaient de s’imposer et de se devancer dans l’armement (création des bombes atomiques et de missiles intercontinentaux) et même dans l’espace (lancement de satellites). S’y ajoutent les tensions entre les USA et Cuba, les conflits d’indépendance des pays colonisés en Afrique et en Asie, ainsi que la crise entre Berlin-Ouest (contrôlé par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis) et Berlin-Est (contrôlé par la République Démocratique Allemande et l’Union Soviétique).

Face à ce contexte assez complexe sur le plan national et international, le jeune président américain fait preuve de diplomatie et de capacités d’adaptation remarquables. Ainsi, au lieu de s’opposer au mouvement des droits civiques, J.F.K. se montre compréhensif et finit même par reconnaître la légitimité de cette cause. En 1963, Kennedy propose un projet de loi « Civil Rights Act » pour mettre fin à la ségrégation dans le pays et ce dernier ne sera signé qu’en 1964 après son décès.

Suite à la défaite de l’armée américaine à Cuba et à l’échec de la tentative de renverser le régime de Fidel Castro, allié important de l’Union soviétique en Amérique latine, Kennedy décide de changer de stratégie et de privilégier les négociations avec l’Union soviétique. Ces dernières mènent à la signature du Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires en 1963. D’ailleurs, certaines sources attribuent l’assassinat du président aux services secrets en raison de leur opposition à la signature de ce traité.

Assassinat de J.F. Kennedy et spéculations

En novembre 1963, dans le cadre de la préparation de sa campagne de réélection pour 1964, Kennedy décide de se rendre au Texas, un État où sa popularité connaît un déclin notable. Accompagné de sa femme Jacqueline Kennedy, le président visite d’abord Fort Worth où il prononce un discours pendant la matinée. Ensuite, ils prennent un avion en destination de Dallas pour la suite de leurs activités. Une fois arrivés à Dallas vers midi, Kennedy et son entourage traversent les rues de la ville en voiture décapotable. Le choix du véhicule s’explique par la volonté du président d’interagir avec les citoyens et d’être visible même à distance.

Le défilé est malheureusement interrompu de la pire manière possible. Vers 12h30, des tirs résonnent à Dealey Plaza. Bien que le premier tir manque sa cible, les deux autres atteignent le président, l’un dans le dos et l’autre à la tête. Le gouverneur du Texas, qui accompagne le président, est également gravement blessé, mais contrairement à Kennedy, il survit. Peu après l’attaque, le président est transporté à l’hôpital, mais malgré les efforts des médecins, il est impossible de le sauver, le dernier tir à la tête étant fatal. John F. Kennedy est déclaré mort le 22 novembre 1963 à 13h.

Cet évènement tragique choque non seulement le pays, mais le monde entier. Une enquête est rapidement lancée pour trouver l’assassin. D’ailleurs, quelques heures après le décès du président, un ancien marine travaillant à l’entrepôt à Dealy Plaza est arrêté par la police et accusé d’avoir assassiné le président. L’employé en question Lee Harvey Oswald, âgé alors de 24 ans, est aussitôt assassiné lui-même deux jours plus tard dans la station de police par Jack Ruby, propriétaire d’un club de nuit à Dallas.

Bien que la police et la Commission Warren, chargée de l’enquête, concluent que l’assassinat de Kennedy résulte uniquement d’un acte solitaire de Lee Harvey Oswald, motivé par son soutien aux idéaux communistes, de nombreux américains restent sceptiques et suspectent l’implication d’autres responsables.

Ainsi, parmi les théories proposées, certaines accusent le gouvernement, d’autres les soviétiques et/ ou les cubains et d’autres encore la mafia. Les services secrets et le gouvernement sont suspectés d’avoir assassiné le président pour l’empêcher de se présenter aux élections suivantes étant donné leur opposition à ses réformes et à sa politique étrangère.

Néanmoins, même après la déclassification de plusieurs documents confidentiels relatifs à cette affaire, aucune preuve tangible ne permet de confirmer cette piste. Concernant la seconde théorie, les soviétiques et Fidel Castro sont suspectés d’avoir commandité l’assassinat de Kennedy. Toutefois, aucune preuve ne semble confirmer cette hypothèse non plus, d’autant plus que Kennedy s’est montré ouvert aux négociations avec ces derniers au cours de son mandat.

Enfin, la dernière théorie relative à la mafia repose sur le fait que le frère de Kennedy, procureur général des États-Unis à l’époque, déclare une guerre contre le crime organisé et devient un ennemi de la mafia. De plus, le propriétaire du club de nuit ayant assassiné Oswald est suspecté d’avoir des liens avec la mafia. Mais, une fois de plus, cette théorie n’est jamais prouvée. Il est à noter que malgré l’absence de preuves concluantes, plusieurs sources trouvent l’implication du gouvernement américain et/ou de la mafia très plausibles.

Pour conclure, malgré son court mandat et sa mort tragique, Kennedy est considéré comme l’un des présidents les plus visionnaires du pays. Ses discours et certaines de ces déclarations sont encore cités de nos jours. De même, sa volonté d’améliorer l’image de son pays à l’étranger en proposant des aides financières à des pays en développement (à travers l’Alliance for Progress) et la création de la Peace Corps (encourageant les jeunes à se porter volontaires à l’étranger), ainsi que son soutien pour le mouvement des droits civiques sont considérés comme son héritage.

Quelques liens et sources utiles

Dallek, R. (2003). An Unfinished Life: John F. Kennedy, 1917-1963. Hachette UK.

Ayache, G. (2016). Les présidents des États-Unis. Tempus Perrin.

Kaspi, A. (1993). Kennedy: les 1000 jours d’un président. A. Colin.

Le site de la Bibliothèque présidentielle John F. Kennedy (en anglais).

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