À partir de 1945, Berlin devient un symbole des tensions entre les États-Unis et l’Union soviétique. Sa division en deux parties distinctes, puis la construction du mur de Berlin en 1961, matérialisent la séparation entre l’Ouest capitaliste et l’Est communiste.
Mais pourquoi cette ville a-t-elle été scindée en deux et quelles en furent les conséquences ?
La division de l’Allemagne après 1945
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne est occupée par les Alliés (États-Unis, Royaume-Uni, URSS et France). Lors de la conférence de Yalta (février 1945), il est décidé de partager le pays en quatre zones d’occupation, chacune contrôlée par une puissance victorieuse.
Berlin, bien que située en zone soviétique, est également divisée en quatre secteurs. Cette situation pose rapidement problème, car les visions des puissances occidentales et soviétiques divergent sur l’avenir de l’Allemagne.
La montée des tensions entre l’Est et l’Ouest
Les tensions entre les États-Unis et l’URSS s’accentuent après 1947.
- L’Ouest met en place le plan Marshall, un programme d’aide économique pour reconstruire l’Europe et contrer l’influence soviétique.
- En réponse, l’URSS impose un régime communiste dans sa zone et coupe progressivement ses liens avec les autres secteurs.
En 1948, Staline tente de prendre le contrôle total de Berlin en instaurant un blocus autour des secteurs occidentaux. En réponse, les Américains organisent un pont aérien pour ravitailler la population. Cet épisode marque le début de la guerre froide et renforce la division entre l’Est et l’Ouest.
La création de deux Allemagne
En 1949, la division de Berlin devient officielle avec la création de deux États :
- À l’Ouest, la République fédérale d’Allemagne (RFA), soutenue par les États-Unis et leurs alliés.
- À l’Est, la République démocratique allemande (RDA), sous contrôle soviétique.
Berlin-Ouest reste un îlot capitaliste au cœur de la RDA, ce qui pose un problème pour les autorités communistes.
L’exode vers l’Ouest et la construction du mur
Dans les années 1950, de nombreux Allemands de l’Est fuient vers Berlin-Ouest pour échapper aux restrictions économiques et à la répression du régime communiste. Entre 1949 et 1961, près de 2,7 millions de personnes quittent la RDA, provoquant une grave crise pour le gouvernement est-allemand.
Pour stopper cette fuite, les autorités est-allemandes, avec l’accord de Moscou, construisent dans la nuit du 12 au 13 août 1961 le mur de Berlin.
- Il sépare physiquement la ville en deux.
- Les postes-frontières sont fermés, notamment le célèbre Checkpoint Charlie.
- Toute tentative de fuite est sévèrement réprimée. Des centaines de personnes sont tuées en tentant de traverser la frontière.
La chute du mur et la réunification
Avec la montée des mouvements démocratiques en Europe de l’Est et les réformes en URSS, la pression augmente sur la RDA. Le 9 novembre 1989, sous l’effet des manifestations et d’une erreur de communication, les autorités est-allemandes annoncent l’ouverture des frontières. Des milliers de Berlinois abattent le mur, marquant la fin de la division de la ville et annonçant la réunification de l’Allemagne en 1990.
Un symbole fort de la guerre froide
Aujourd’hui, Berlin reste un témoignage vivant de cette période. Des vestiges du mur sont encore visibles, notamment à l’East Side Gallery, et rappellent la lutte pour la liberté dans un monde divisé par les idéologies.
Quelques liens et sources utiles
Frederick Taylor, The Berlin Wall: A World Divided, 1961-1989, HarperCollins, 2006.
Jean-Paul Cahn, Histoire de l’Allemagne contemporaine, Armand Colin, 2018.
