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L’occupation de la Grèce par l’Allemagne nazie

L'occupation de la Grèce commence en 1941 après l'intervention des forces allemandes dans cette guerre menée initialement par les Italiens.
L'artillerie allemande bombarde la ligne Metaxas - Bauer | Creative Commons BY-SA 3.0 DE
L’artillerie allemande bombarde la ligne Metaxas – Bauer | Creative Commons BY-SA 3.0 DE

Cette partie du conflit est peu connue, même en Europe, mais la Grèce a vaillamment lutté contre les forces de l’Axe. Malgré tout, les forces conjuguées des troupes italiennes et allemandes disloquent l’armée grecque.

Ainsi, après des combats éprouvants, le pays s’effondre et débute alors l’occupation de la Grèce.

L’effondrement de la Grèce par l’intervention nazie

Malgré que le gouvernement grec soit profascite, le Premier ministre Ioánnis Metaxás refuse l’ultimatum italien du 28 octobre 1940 demandant la libre circulation des forces armées. Dès lors s’enclenche cette première partie du conflit.

Une première tentative d’occupation de la Grèce par l’Italie

La population grecque est galvanisée utilisant cette agression comme symbole de la lutte contre le fascisme. Cette rage permet à l’armée grecque de stopper l’offensive italienne, mais également de repousser la ligne de front de soixante kilomètres au-delà de la frontière gréco-albanaise.

Dès lors, et pendant six mois, seize divisions grecques insuffisamment armées immobilisèrent en Albanie vingt-sept divisions italiennes disposant d’un équipement bien supérieur au leur, jusqu’au moment de l’attaque des armées allemandes, le 6 avril 1941.

L’intervention allemande en Grèce

Après l’échec de l’intervention italienne en Grèce, l’Allemagne se sent obligée d’intervenir pour aider son allié en difficulté. L’invasion se déclenche le 6 avril 1941, sur ordre d’Adolf Hitler, qui profite de cette invasion pour chasser définitivement les Britanniques de l’Europe et envahir la Yougoslavie.

En quelques jours, les forces grecques, qui sont sous-équipées mais épaulées par quelques forces alliées, sont complètement décimées.

Parachutistes allemands atterrissant en Crète, en mai 1941, durant l'invasion allemande de la Grèce - Auteur inconnu | Creative Commons BY-SA 4.0
Parachutistes allemands atterrissant en Crète, en mai 1941, durant l’invasion allemande de la Grèce – Auteur inconnu | Creative Commons BY-SA 4.0

Au même titre que l’opération Dynamo à Dunkerque, mais dans des proportions moindres, l’opération Démon déclenchée le 24 avril 1941 a pour objectif d’évacuer l’ensemble des forces alliées. Ainsi, plus de 50 000 soldats sont embarqués direction l’Égypte, ou la Crète.

L’intervention allemande est une véritable prouesse, la victoire est acquise dans des délais très courts, sur un territoire accidenté. Les états-majors du monde entier sont impressionnés, permettant une fois de plus à l’armée allemande de gagner ses lettres de noblesse et d’assoir sa supériorité en Europe, face à ses ennemis et ses alliés.

Les répercussions de la résistance grecque

L’Italie est humiliée et perd en crédibilité auprès de l’Allemagne et des forces alliées. Le manque de préparation flagrant de l’opération et l’incapacité des troupes italiennes de mener correctement la guerre mettent à mal les rêves de grandeur de Mussolini. De plus, l’intervention allemande a certainement retardé l’opération Barbarossa contre l’URSS.

Hence we will not say that Greeks fight like heroes, but that heroes fight like Greeks.

Dorénavant nous ne dirons pas que les Grecs combattent tels des héros, mais que les héros combattent tels des Grecs.

Winston Churchill

Les succès, même temporaires, des Grecs influencent les peuples à se soulever contre l’Italie, mais aussi l’Allemagne. L’attitude américaine évolue à la suite de cette première confrontation et victoire alliée en Europe. Cette résistance a été soulignée par beaucoup de chefs alliés, notamment Winston Churchill.

La participation de la Grèce aux côtés des Alliés lui permit d’annexer le Dodécanèse, dont l’île de Rhodes, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Un énième pays occupé par les forces de l’Axe.

L’occupation de la Grèce est une terrible épreuve pour les populations, les civils sont rationnés et plus de 300 000 civils meurent de faim. Les autres subissent les représailles des occupants. L’économie est à l’arrêt et le peu de production est systématiquement envoyée en Allemagne, dans une mécanique de pillage des territoires occupés.

La Grèce est le pays avec l’un des mouvements de résistance les plus actifs de l’Europe. Ce mouvement n’a rien à envier aux mouvements de résistance français. Ils réussissent à contrôler des territoires montagneux dans le nord-ouest du pays. Malheureusement, les clivages entre mouvements de résistance et notamment entre communiste et non-communiste provoquent des guerres fratricides, qui finiront sur une guerre civile lors de la libération de la Grèce en 1944.

Occupation par l’Allemagne

Le pays est partagé entre Italiens, Allemands et Bulgares. Les troupes allemandes ne veulent pas rester durablement en Grèce, le pays n’ayant pas de réel intérêt pour l’Allemagne. Mais surtout, les liens raciaux avec la Grèce permettent un rapprochement durable entre les peuples, selon les chefs de la propagande allemande. Cependant, les persécutions et règlements de comptes sont nombreux en zone allemande.

Occupation par l’Italie

L’Italie obtient la zone d’occupation la plus importante en Grèce. Initialement très mal vécue par les Grecs, ceux-ci n’acceptent pas de rendre les armes aux soldats italiens, préférant attendre l’arrivée des soldats allemands. En effet, ils se considèrent vainqueurs de l’Italie.

Cependant avec l’évolution de l’occupation, les zones italiennes appliquent moins la répression du Reich. Certains résistants sont même cachés par les autorités d’occupation italiennes.

Néanmoins cette coexistence ne dure pas, les campagnes grecques entrent en résistance. Les troupes italiennes étant majoritairement en charge de ces espaces, elles subissent les premiers raides et embuscades des résistants grecs. Le 16 février 1943, l’armée italienne massacre la population du village de Domenikon, en représailles à une embuscade de la résistance grecque près du village.

Lors de la capitulation italienne en septembre 1943, les troupes allemandes envahissent les territoires occupés par les Italiens, provoquant une vague importante de massacres et de représailles.

Occupation par la Bulgarie

La Bulgarie rejoint l’Axe le 1er mars 1941, dans l’espoir de faire renaître la Grande Bulgarie. Sans participer à l’offensive militaire, ils reçoivent néanmoins un territoire à contrôler en remerciement pour avoir été la base arrière de la Wehrmacht.

Les Bulgares lancent une campagne d’annexion, avec un remplacement de tous les textes par du Bulgare, l’interdiction du parlé Grec, passant notamment par la destruction des livres. Toutes les personnes qui sont musulmanes sont priées de se baptiser ou de quitter la zone. Cette politique pousse une grande quantité d’individus à quitter la Grèce pour se rendre en Macédoine ou en Turquie.

Occupation de la Grèce par l'Allemagne, l'Italie et la Bulgarie - Michalis Famelis | Creative Commons BY-SA 3.0
Occupation de la Grèce par l’Allemagne, l’Italie et la Bulgarie – Michalis Famelis | Creative Commons BY-SA 3.0

Quelques liens et sources utiles

Johann Chapoutot, Le Nazisme et l’Antiquité, Paris, Presses universitaires de France, 2008

Joëlle Dalègre, La Grèce depuis 1940, L’Harmattan, 2002

Gabriel Gorodetsky, Le grand jeu de dupes : Staline et l’invasion allemande, Paris, Les Belles Lettres, 2000

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