Les océans couvrent plus de 70 % de la surface de la Terre. Les mers permettent de réguler le climat tout en abritant une biodiversité qui peut nous fournir des ressources vitales pour l’ensemble de la planète. Cependant, la surpêche et la pollution menacent les océans, tandis que le réchauffement climatique impacte également notre vie terrestre.
Aujourd’hui, des technologies et de grands projets, réalisés et initiés par les grandes entreprises ou les puissances internationales, offrent des solutions pour tirer parti des océans tout en les protégeant, puisque ces derniers jouent un rôle crucial dans l’avenir de notre planète.
Ces grands territoires marins et les innovations technologiques permettent de voir en quoi les océans sont essentiels pour l’humanité, et en quoi ils représentent l’avenir.
Les océans : une grande richesse
Les océans représentent une source immense d’énergie renouvelable. Ainsi, les technologies comme l’énergie éolienne offshore, l’énergie des vagues, l’énergie des marées et l’énergie thermique des océans (ETO) se développent rapidement dans de nombreuses entreprises.
Avec la population mondiale croissante, qui devrait atteindre les 10 milliards d’individus d’ici 2050, la demande en nourriture augmente. L’aquaculture durable, y compris la culture d’algues, peut offrir des solutions alimentaires.
Une source d’énergies renouvelables
Le projet éolien Hornsea, au Royaume-Uni, est le plus grand parc éolien offshore du monde, fournissant de l’électricité à des millions de foyers. Toutefois, l’installation des éoliennes est délicate en raison de diverses problématiques. Actuellement, les éoliennes en mer du Nord ont un potentiel estimé pour chacune de 2 à 5 MW, mais le coût d’investissement est élevé.
En parallèle, l’énergie houlomotrice est en développement. Cette technologie exploite l’énergie de la houle, et une autre énergie qui utilise l’énergie des courants de marée attire particulièrement l’attention en France, il s’agit de l’hydrolienne, avec des projets comme à Cherbourg.
Par exemple, le prototype d’EDF-DCNS, testé à Brest, est capable de produire 0,5 MW. Les grands groupes internationaux investissent également dans cette technologie, estimant le potentiel mondial à 100 GW.
Pour les régions insulaires intertropicales, une autre technologie est testée : l’énergie thermique des mers. Cette dernière tire parti du contraste entre les eaux chaudes de surface et les eaux froides de profondeur. Quant à l’énergie osmotique, qui est à l’état expérimental, elle utilise la différence de pression entre l’eau douce et l’eau salée.
Des solutions alimentaires
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) note que l’aquaculture est le secteur de l’agroalimentaire ayant le plus progressé au cours des cinquante dernières années, avec une croissance annuelle de 8,8 %. La Chine, l’Indonésie et les Philippines sont les leaders dans ce domaine, tandis que les Européens produisent plus de produits terrestres, tout en important en grande quantité des produits issus de l’aquaculture sans grande consommation.
Les algues peuvent également être une solution. En effet, ces dernières sont riches en nutriments, en fibres et en minéraux (fer, zinc, calcium, magnésium). Elles peuvent également, comme les protéines de poissons, être utilisées dans l’alimentation animale. Les algues peuvent aussi se transformer en biocarburants. Malgré les défis environnementaux, l’aquaculture présente des avantages compétitifs par rapport aux autres productions animales. En effet, les coûts énergétiques sont moindres comparés aux productions terrestres, et les pratiques durables incorporées à cette pratique peuvent réduire l’impact environnemental.
La biotechnologie
Les mers regorgent donc d’organismes qui peuvent subvenir aux besoins humains. C’est le cas de la biotechnologie marine qui explore les potentialités des organismes marins pour développer des médicaments, des cosmétiques et des matériaux. Par exemple, la recherche sur les éponges marines a conduit à la découverte de composés anticancéreux potentiels.
Mais cela peut aussi s’avérer utile pour l’alimentation, puisque l’utilisation de bactéries pour la conservation des aliments, appelée biopréservation, s’avère prometteuse pour conserver les produits de la mer avec moins de sel et de conservateurs.
À Nantes, les scientifiques de l’Ifremer développent des méthodes de bio préservation, utilisant des bactéries marines capables de combattre les bactéries qui seraient nuisibles aux produits. La chitine, contenue dans l’exosquelette des crustacés, est un exemple de molécule ayant un fort potentiel, puisqu’elle est non toxique et peut donc être utilisée dans les films alimentaires et le traitement de l’eau.
Impacts de la montée des eaux
La montée des eaux, due au changement climatique et à la fonte des glaces polaires, va, selon les scientifiques, conduire à des défis pour les habitants des littoraux. Cependant, elle offre également des opportunités pour repenser la manière dont nous interagissons avec nos côtes et nos océans.
Adaptation des littoraux
Les villes côtières adaptent leurs infrastructures pour faire face à l’élévation du niveau de la mer, et la plupart d’entre elles ont déjà débuté de grands travaux.
Cela inclut la construction de digues, de systèmes de drainage et la création de zones tampons naturelles comme les mangroves et les récifs coralliens. Les Pays-Bas, qui connaissent depuis toujours des submersions marines, ont ainsi développé une grande expertise en ingénierie hydraulique, en développant des projets comme la construction de barrières maritimes et de polders pour protéger les terres basses des inondations.
C’est d’ailleurs après les inondations dévastatrices de 1953 que le plan Delta fut mis en place, avec une série d’aménagements comme le barrage Oosterscheldekering. Un autre projet, Zandmotor, consiste à déverser 22 millions de m³ de sable le long des côtes pour ralentir l’érosion des dunes.
Les projets de villes flottantes
Le concept de villes flottantes gagne en popularité comme solution potentielle aux défis posés par la montée des eaux, qui est inéluctable, provoquant le départ de nombreux individus pour de nouveaux territoires.
Le projet d’une ville flottante Oceanix, soutenu par les Nations Unies, vise à créer des habitats durables et autosuffisants, flottant sur l’eau, qui peuvent s’adapter aux conditions environnementales avec des infrastructures autonomes en énergie et en production d’eau potable.
Les îles Maldives, archipel menacé par la montée des eaux et anticipant sa disparition potentielle, explorent des solutions comme la construction d’îles artificielles et la création de villes flottantes pour abriter leurs populations. Une ville de ce type est donc prévue pour 2025 et pourrait accueillir 13 000 familles.
L’avenir est l’Océan
Les océans sont au cœur de notre avenir puisque ces derniers peuvent répondre aux défis mondiaux. Les projets en cours promettent de transformer notre lien avec les océans. En investissant dans la recherche, l’innovation et les infrastructures, nous tirons parti du potentiel des océans afin de créer un avenir plus durable.
Quelques liens et sources utiles
BÉTHINGER.A, MORA.O, . « Quand la mer monte : quelles conséquences à l’horizon 2100 ? » Dans : Sesame, vol. 13, no. 1, 2023, pp. 65-67.
DAMON.J, . « Vers des villes flottantes ? » dans : Constructif, vol. 57, no. 3, 2020, pp. 47-51.
DE MARIGNAN.C, « L’aquaculture. Ou quand l’homme domestique la mer » dans : Études, 2017/4 (Avril), p. 19-30
GOULLETQUET.P, LACROIX.D, « Aquaculture et biodiversité à 2050 » dans : Futuribles, vol. 447, no. 2, 2022, pp. 65-77.
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