Lémurie, Mu, Zealandia : les continents engloutis !

Lémurie, Mu, ou encore Zealandia sont des continents imaginaires ou bien nouvellement découverts, qui offrent une nouvelle vision de la Terre
31 octobre : Avant la Bataille des Dunes - Reinier Nooms | Domaine public
31 octobre : Avant la Bataille des Dunes – Reinier Nooms | Domaine public

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La force de l’Homme repose sur son imagination et sa grande capacité à créer des histoires grandioses. Dans l’histoire, de nombreuses légendes et mythologies font venir l’Homme ou une civilisation d’un territoire obscur et méconnu de tous. La plus célèbre de ces histoires est celle de Platon avec le récit de l’Atlantide. Initialement purement fictive, l’Atlantide a suscité l’intérêt à plusieurs moments clés de l’histoire humaine, poussant les gens à y croire et à chercher l’Atlantide.

L’Atlantide est la plus connue, mais elle n’est pas la seule. D’autres légendes s’inscrivent dans différents espaces géographiques, d’autres civilisations, et en dehors des cosmologies européennes bien connues. C’est notamment le cas du continent de Lémurie ou de Mu. Quant au continent de Zealandia, appelé Te Riu-a-Māui en langue maori, sa découverte est le fruit de nos avancées technologiques et de notre compréhension de plus en plus poussée de la tectonique des plaques, et il a été révélé dans les années 1990.

Chacune de ces histoires repose donc sur des éléments différents, mais elles sont toutes représentatives du fonctionnement de l’homme et de son évolution.

Le continent de Lémurie dans l’Océan Indien

La distribution des mammifères sur la Terre n’a pas toujours été facile à expliquer. Au XIXe siècle, Philip Lutley Sclater, un zoologiste, a émis l’hypothèse d’un continent aujourd’hui disparu au centre de l’Océan Indien, notamment pour expliquer la présence des lémuriens. Ce continent, nommé Lémurie d’après les animaux étudiés, aurait été autrefois un « pont » entre l’Asie, l’Afrique et l’Océanie, favorisant la dispersion de nombreuses espèces animales.

À cette époque, la théorie de la dérive des continents n’était pas encore connue, et certains spécialistes ont contesté l’hypothèse de Philip Lutley Sclater. C’est le cas notamment d’Alfred Russel Wallace, naturaliste et géographe, qui considérait qu’il était improbable qu’un tel continent englouti se trouve dans l’Océan Indien. Il préférait l’idée que l’Australie et les Indes aient été plus proches à un moment de l’histoire, expliquant ainsi la parenté entre certaines espèces animales.

Cependant, des partisans de l’hypothèse du continent de Lémurie ont émergé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Parmi eux, le naturaliste allemand Ernst Haeckel a popularisé la notion en mettant en avant la présence de lémuriens à Madagascar et en Malaisie. En France, Jules Hermann a repris cette idée dans son ouvrage posthume intitulé Les Révélations du Grand Océan, publié en 1927.

V) L’Europe. (…) La Doctrine Secrète assigne une durée de quatre à cinq millions d’années à la période qui s’est écoulée entre les débuts de l’évolution finale de la Quatrième Race-Mère, sur les continents Lémuro-Atlantéens, une durée d’un million d’années à la Cinquième Race ou Race Aryenne, jusqu’à nos jours, et une durée d’environ 850.000 ans depuis la submersion de la dernière vaste péninsule de la grande Atlantide.

Helena P. Blavatsky, La Doctrine secrète (1888)

Les ouvrages faisant référence à ce continent sont donc très nombreux. Il s’agit notamment d’Isis dévoilée d’Helena Blavatsky, du Bouddhisme ésotérique d’Alfred Percy Sinnett, de la Chronique de l’Akasha de Rudolf Steiner, ou encore de La Lémurie perdue de William Scott-Elliot.

Cependant, il est important de noter que ces livres ne doivent pas être pris comme des vérités absolues, ni même comme des ouvrages scientifiques. À cette même période, au début du XXe siècle, le continent de Lémurie a été rapproché et associé à celui de Kumari Kandam.

Extraits de l'Histoire de la création des êtres organisés d'après les lois naturelles en 1877 - Ernst Haeckel (Gallica) | Domaine public
Extraits de l’Histoire de la création des êtres organisés d’après les lois naturelles en 1877 – Ernst Haeckel (Gallica) | Domaine public

Lémurie et Kumari Kandam

Kumari Kandam est un continent légendaire de la tradition tamoule, englouti au sud du cap Comorin, à l’extrémité sud de l’Inde. Cette histoire est racontée dans plusieurs épopées, notamment celle de Silappatikaram, qui décrit la cité engloutie de Puhar.

Le continent fut victime du kadatkol, un déluge, comme l’océan dévorant la terre. Le Tamil Nadu de l’Inde, le Sri Lanka, l’Australie et Madagascar seraient les parties émergées de ce continent disparu.

Des preuves archéologiques ?

L’archéologie présente bien des cités englouties, mais sur le littoral de l’Inde, dans un espace qui était il y a quelques milliers d’années au-dessus des eaux. En effet, l’hypothèse d’un continent dans l’Océan Indien ne correspond à aucune réalité géologique, et toutes les hypothèses ont été infirmées par la science.

L’archéologie permet simplement d’ouvrir notre esprit à l’histoire ancienne de l’Inde, notamment les premiers peuplements. En ce sens, dans l’ancien estuaire du fleuve Sarasvati, une cité vieille de quasiment 5000 ans a été retrouvée sous l’eau, mais cette découverte ne peut pas servir de preuve pour l’existence d’un potentiel continent dans l’Océan Indien.

Le continent de Mu dans l’Océan Pacifique

Chaque océan a le droit à son mystère, qu’il s’agisse de l’île de Frisland en Atlantique, de l’île de Californie dans le Pacifique, ou, comme nous venons de le voir, du continent de Lémurie dans l’Océan Indien. Ces erreurs sont parfois de simples légendes et d’autres fois des erreurs humaines.

Dans le Pacifique, un autre continent englouti est entouré de mystère : le continent de Mu. Il a fait son apparition dans l’esprit d’Augustus le Plongeon, un antiquaire et archéologue américain au cours du XIXe siècle. Pour prouver l’existence de ce continent de Mu, Augustus Le Plongeon fait référence à une traduction du Codex Tro-Cortesianus réalisée par Charles Étienne Brasseur.

Il est important de noter que ces traductions sont aujourd’hui considérées comme fausses, car la langue maya n’a été décryptée que plus d’un siècle plus tard.

Carte du continent Mu - James Churchward | Domaine public
Carte du continent de Mu – James Churchward | Domaine public

Le continent de Mu aurait été le berceau d’une civilisation puissante, qui aurait contribué à propager la technologie et l’innovation dans le monde entier. On dit que cette civilisation a joué un rôle dans la construction de grandes pyramides à travers la planète. Toutefois, à l’instar de l’Atlantide, cette civilisation aurait été détruite il y a environ 12 000 ans.

Cette histoire présente des similitudes avec de nombreuses théories qui gagnent en popularité de nos jours, notamment celle des anciens astronautes. Il est important de noter que ces idées étaient déjà en vogue au XIXe et au XXe siècle, sous différentes formes.

La naissance du mythe de Mu par James Churchward 

L’existence du continent de Mu a connu une popularité considérable lors de la publication de Continent perdu de Mu en 1926 par James Churchward. Cette période était particulièrement prolifique pour de telles théories. L’année suivante, l’ouvrage précédemment mentionné de Jules Hermann sur le continent de Lémurie a également été publié.

Dans son livre, Churchward affirme que des inscriptions découvertes en Inde et au Mexique, écrites dans le dialecte sacré de Mu qu’un sage asiatique lui aurait enseigné, attestent que ce continent était le berceau de toutes les civilisations, bien avant l’émergence de l’Atlantide.

Après avoir quitté l’Inde, Churchward prétend avoir poursuivi ses recherches à la recherche d’autres preuves tangibles de l’existence de Mu, explorant des régions telles que le Tibet, l’Égypte, la Nouvelle-Zélande et l’île de Pâques. Il affirme avoir découvert de nombreux écrits gravés dans ce dialecte sacré de Mu.

Quelles sources pour attester cette théorie ?

Pour soutenir l’idée d’un continent englouti, James Churchward et plus tard Louis-Claude Vincent se sont appuyés sur le riche patrimoine archéologique des îles du Pacifique. Ils citent notamment les imposantes statues de l’île de Pâques et les vestiges de l’île de Pohnpei, argumentant que, lors de leur découverte, les habitants de ces îles ne possédaient ni les moyens techniques ni les connaissances nécessaires pour construire de tels édifices.

De plus, nombre de ces communautés évoquent une vaste terre qui aurait été engloutie suite à une grande catastrophe. Ils parlent d’une civilisation avancée qui y aurait résidé, mais dont le souvenir des monuments s’est estompé avec le temps.

Carte fantaisiste de l'Atlantide (1678) d’Athanasius Kircher, Mundus Subterraneus (le nord est en bas) - Athanasius Kircher | Domaine public
Carte fantaisiste de l’Atlantide (1678) d’Athanasius Kircher, Mundus Subterraneus (le nord est en bas) – Athanasius Kircher | Domaine public

Ce continent perdu aurait été situé autrefois dans une grande partie des océans Pacifique et Indien et aurait été anéanti par des séismes et des éruptions volcaniques. L’Australie, l’Océanie et l’Île de Pâques en seraient les seuls restes. Selon la mythologie aztèque, une civilisation importante aurait également habité un tel continent. Ce continent de Mu est souvent décrit comme le premier foyer de l’humanité.

Néanmoins, aucune trace archéologique ni aucune vérité géologique ne permet de confirmer l’existence réelle de ce continent. Il reste donc au stade du mythe.

Le continent de Zealandia

Ce continent englouti diffère des deux précédents : celui-ci n’est ni une légende ni un mythe, mais bien une réalité géologique.

Il y a 90 millions d’années, l’évolution géologique a façonné l’histoire de ce continent. À cette époque, le Gondwana dominait l’hémisphère sud. En se fragmentant progressivement, il a donné naissance à des territoires distincts : l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Inde, l’Antarctique, l’Australie et Zealandia.

Au fil du temps, un rift s’est formé, séparant progressivement l’Australie de ce qui deviendrait Zealandia. Ce détachement a entraîné la création d’une nouvelle croûte océanique dans la mer de Tasman, achevée il y a 50 millions d’années, poussant une portion de Zealandia sous l’eau. Entre 50 et 35 millions d’années, certaines régions de Zealandia se sont élevées, donnant naissance à des îles, dont la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande qui ont adopté leurs contours actuels.

L’idée d’un « continent submergé » peut paraître contradictoire, car un continent est généralement perçu comme une grande masse de terre au-dessus du niveau de la mer. Cependant, pour les géologues, la distinction se fait selon la nature de la croûte : continentale ou océanique.

Hugues Bauer, un expert du BRGM, souligne qu’un continent est défini par sa composition rocheuse, principalement granitique, ayant une épaisseur moyenne de 30 à 45 km. À l’inverse, la croûte océanique est plus fine et dense, composée de basalte. Selon lui, Zealandia, avec sa vaste étendue de croûte granitique, est indubitablement un continent, bien qu’en grande partie sous l’eau.

Quelques liens et sources utiles

Maya Wei-hass, « Une partie de l’ancien supercontinent Zealandia a été découverte en Nouvelle-Zélande », National Geographic, 2023

Céline Lison, « Zealandia, quel est ce continent englouti ? », Ça m’intéresse, 2022

Ernst Haeckel, Histoire de la création des êtres organisés d’après les lois naturelles, 1877

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2 réponses

  1. J`en rajoute une couche , ici : Churchward est un vrai scientifique puisqu`il risque en interprétant des textes et joue sa réputation contrairement à l`autre qui mise sur l`absence de preuve pour le dénigrer voire le trainer dans la boue , ce qui n`est pas une attitude scientifique . Essayez de vous mettre dans la peau des descendants de Churchward qui voient la crédibilité de leur famille attaquée ainsi qu`une maladie mentale transmissible que cela suppose ? Et que cette attaque repose sur RIEN ? On dirait l`Arroseur arrosé !! Toutes les opinions se valent jus qu`à la preuve qu`une idée ne vaut plus rien , or , je ne vois rien en ce sens ? Cet attaquant imbu de sa supposée science basée sur l`absence de preuve pour faire une supposée preuve que l`opinion ne vaut rien veut en venir à quoi ? Moi je pense que sa renommée n`est pas importante et qu`il ne peut s`élever qu`en abaissant les autres . Au fond c`est un prêtre manqué !!! Puisque il est régi par une foi qu`il veut élever au rang de science = L`absence de preuve EST une preuve de l`absence !! Et , fort de cette absence de preuve , il croit que cela le renforce dans sa croyance erronée basé sur l`Ego , la Fierté et le Me , Myself and I . Churchward n`est pas le premier à avoir goûté à la médecine de faux-scientifiques car Darwin y a goûté et très fortement !!! Je ne me base pas sur le cas de Darwin pour ajouter de la crédibilité à Churchward mais , comme je l`ai dit , on doit respecter les opinions pour ce qu`elles sont à savoir la recherche de la vérité . . . à moins de prouver le contraire . Et de faire une preuve est très lourd de sens . En ce qui me concerne je suis désolé pour la famille de ce monsieur et je m`excuse auprès de cette famille
    d`avoir trop tardé pour défendre la mémoire de ce monsieur . En mettant ce courriel , ce site s`excuse aussi par ricochet en démontrant un très bon jugement et du respect qu`on doit à autrui et à la vraie science . Que Churchward ait ultimement raison ou tort n`est pas important , ce qui est important c`est la mécanique de recherche qui est humaine car les faux-scientifiques l`oublient tout le temps . Enfin , c`est de démontrer que l`Atlantide a existé qui ajoutera énormément d`arguments pour Mu puisque ils sont associés mythologiquement et historiquement . L`Atlantide n`est pas ma tasse de thé comme Mu d`ailleurs , car j`ai compris par accident un principe simple et non appliqué pour s`y retrouver ; Je suis sur ce même site pour l`Atlantide et allez lire car ce site se fend le cul en huit pour vous informer au mieux et avec crédibilité ! Il ne met pas n`importe quoi car du flou bien ciblé vaut mieux que du sérieux pas sérieux . Contrairement à l`Atlantide je ne développerai pas davantage sur Mu puisque je suis trop ignorant et que je mise surtout sur l`Atlantide pour faire avancer le dossier Mu .

  2. Qu`a-t-on à reprocher à James Churchward ? De se fier à des textes anciens qui seraient écrits par de supposés cons qui ne savent pas de quoi dont ils parlent ? Des textes anciens existent pour l`Atlantide et ces derniers sont forts probablement vrais même si la situation actuelle de rechercher son existence sous l`eau depuis 11 600 années donne des mots de tête sans parler de la difficulté incroyable que cela suppose ! imaginez que l`Atlantide ait existé ne fera que prouver les anciens textes mais aussi que pour Mu ce sera encore plus pénible de faire une preuve . J`ai lu sur un site qu`un arrogant supposé scientifique a dit que les dires de Churtchward étaient malhonnêtes voire frisaient au pire la maladie mentale . . . . . Parce que il s`en remet à des textes anciens FIGÉS donc fiables en principe vis-avis une science en mouvement constant dont on apprend encore ? ( 1 ) Que des données soient en contradiction avec nos connaissances scientifiques démontrent qu`elles sont fausses ou bien que la science actuelle ne peut certifier que c`est faux . On constate plein de scientifiques arrogants qui veulent prouver qu`une chose est fausse parce que on ne réussit pas à prouver qu`elle est vraie . Ce raisonnement bizarre n`est pas de la science mais de la foi tordue pour la faire passer dans le trou de la raison . Churchward n`a ni tort ni raison pour le moment et ses écrits valent autant que des écrits faussement scientifiques parce que de vrais scientifiques ça prouve ou ça doute ou ça recherche MAIS ça n`affirme jamais sans preuve . Enfin ,cela me fait penser au film Indiana Jones 4 lorsque au restaurant , le garçon parle de Akator la cité mythique et Jones de préciser qu`il l`a recherchée sans la trouver et qu`IL DOUTE qu`elle existe . De ne pas avoir trouvé n`est pas une preuve et Jones LE SAIT . Spielberg aussi .
    ( 1 ) Un autre arrogant comme durant le début du X1X ième siècle quand on disait que les grandes lignes scientifiques avaient été explorées et qu`il n`y avait plus grand chose à découvrir . . . . Que de puanteur arrogante !!!!!

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