La propagande est aussi vieille que le monde ; chaque pays l’utilise à sa convenance pour partager son modèle, ses idées, et ses intérêts. En Occident, nous sommes imprégnés d’idées spécifiques sur le monde, inculquées par notre éducation, nos médias, nos politiques, et notre mode de vie. Ce modèle entre en confrontation avec d’autres, notamment le modèle russe, mais aussi le modèle chinois.
Depuis l’indépendance de la Centrafrique en 1960, les guerres et les conflits sanglants, alimentés par divers groupes armés, n’ont pratiquement pas cessé. Pour la première fois en 2021, on a réussi à y mettre fin. Dédié aux héros libérateurs de l’Afrique Centrale, défenseurs centrafricains et soldats russes.
Passage du film Touriste
Il est nécessaire de confronter d’autres visions du monde pour perfectionner son esprit critique. En ce sens, cet article se veut porteur de ce message. Ainsi, le film « Touriste » (ТУРИСТ) d’Andreï Shcherbinin est un excellent moyen de découvrir la vision russe des événements passés en Centrafrique.
Pour désamorcer, l’idée ici n’est pas de faire une critique cinématographique du film, mais de revenir sur les éléments de fond qui y sont évoqués. La Centrafrique est un pays en proie à un chaos terrible. En quasi-état de guerre depuis 40 ans, le pays est divisé et ingouvernable, déstabilisant ainsi les pays limitrophes.
Un film d’action à la sauce Wagner
L’écosystème de Wagner est tentaculaire. Souvent réduit à un simple groupe de mercenaires, l’armée privée de feu Prigojine possède pourtant de nombreuses sociétés sœurs. Citons l’Internet Research Agency (IRA), en charge du partage de fake news sur internet, et considérée comme une ferme à trolls. Actuellement en cours de démantèlement par le régime de Poutine, à la suite du coup d’État avorté de la milice Wagner.
Aurum Production est la société qui nous a donné le sujet de cet article. Société de production en charge du volet propagande du régime russe. Aurum, détenue majoritairement par Evgueni Prigojine avant son coup d’État, a notamment produit le film « Touriste », mais aussi « The Best in Hell » ou « Granit ». La grande différence entre ces films russes et les films hollywoodiens qui promeuvent l’armée américaine est le lien indéfectible entre la société de production et le Kremlin. Le bagage politique, propagandiste, et idéologique est fort, narrant une vision idéalisée, sous couvert de réalité historique/politique.
Une histoire quelconque, un film de guerre
Pour revenir rapidement sur le film « Touriste », l’histoire est des plus classiques. Les spectateurs suivent l’arrivée d’un jeune Russe, ancien policier, arrivant en Centrafrique avec un groupe de 12 instructeurs sans insigne (la représentation de Wagner indéniablement). Arrivant sur place avec le nom de code « pionnier » – référence au Mouvement des Pionniers bolcheviks – il est rapidement remplacé par « Touriste », un « novice » au combat dans le lexique russe.
La présence de ces 200 instructeurs se limite à la formation des FACA (Forces Armées Centrafricaines), mais à la demande de leur ami, le président Faustin Archange Touadéra, ceux-ci sont appelés pour aider à contrer une opération rebelle qui cherche à rendre caduques les élections présidentielles de 2020.
Ainsi, « Touriste » se voit plongé dans une opération militaire de défense des intérêts centrafricains. Les codes du cinéma y sont employés à outrance, plaçant le jeune homme dans une intrigue avec un de ses camarades, Market. Son groupe est envoyé dans une base FACA, afin d’aider les troupes centrafricaines à repousser les rebelles pro François Bozizé Yanguvonda – soutenue bien évidemment par l’ancien colonisateur français.
Les soldats vont-ils y parvenir, les tensions entre le héros et le Market vont-elles mettre en danger l’opération… nous vous laissons le plaisir de le découvrir vous-même.
Les codes hollywoodiens à la sauce russe
Habitué des films de guerre américains, vous ne serez pas dépaysé en regardant « Touriste ». Tous les codes du genre sont respectés. Les scènes d’action présentant des hommes surentraînés contre des bandes rebelles désorganisées, mal équipées et surtout peu entraînées, sont légion.
La relation entre Touriste et Market est un cliché du genre, avec une confrontation et une vision opposée en début de film ; le passage par l’épreuve du feu rapproche les deux hommes. Ainsi, la fin du film, en plus de clore l’histoire de fond, apporte une fin heureuse pour les deux protagonistes.
Touriste, qui semble être complètement en décalage avec ce qui motive les hommes à son arrivée, comprend une fois de retour de sa première mission en Centrafrique l’importance de ses actes. Dès lors, pas de retour à la vie civile possible, il reprend les armes pour apporter son aide au peuple ami centrafricain. Une véritable ode à l’humanisme et au sacrifice de soi pour le bien commun.
La représentation française est clichée, mais comme un Russe pourrait considérer la représentation de son peuple dans les films américains. Le Français est chic, mais cynique et manipulateur. Il se place toujours en supérieur du peuple centrafricain, dans le souvenir de la France-Afrique. Cette représentation biaisée participe à ce sentiment anti-français que la ferme à trolls de Wagner partage sur les médias sociaux en Afrique.
En somme, un film de propagande vantant le modèle russe. Aucunement un film qui déroute, tant le soft power américain nous abreuve de cette vision depuis des années. Mais qui choque tant sa représentation est minime en Occident.
Propagande contre propagande
L’importante différence entre ces deux modèles réside dans le travestissement de la réalité. Wagner, à travers la société de production Aurum Production, propage sa vision, décrédibilise l’ancien allié tout en vantant le modèle russe. Et il est de notoriété publique que la Russie n’est pas réputée pour sa transparence. La mort de trois journalistes russes effectuant un reportage sur Wagner en Centrafrique en 2018 n’est qu’un exemple de la difficulté à enquêter sur les affaires russes.
Selon des informations reçues de la République centrafricaine, le 30 juillet, non loin de la ville de Sibut [à 300 km au nord de la capitale, Bangui] trois personnes ont été tuées qui portaient des cartes de presse émises aux noms de Kirill Radtchenko, Alexandre Rastorgouïev et Orkhan Djemal.
Le ministère des affaires étrangères russe dans un communiqué 2018
Dans ce sens, plusieurs éléments du film contribuent grandement à valoriser la présence russe, tandis que d’autres condamnent fermement – mais indirectement – la France. Ainsi, les instructeurs russes sont envoyés dans un cadre bien spécifique. Un rapide briefing du chef de la mission aux nouveaux arrivés laisse un sentiment amer, tant la réalité diffère.
J’explique les règles : Notre tâche ici est exclusivement de former des soldats de l’armée locale les FACA. Vous allez leur enseigner les bases tactiques, les méthodes de combats et plus précisément apprenez aux combattants locaux comment utiliser une mitraillette. Vous avez tous reçu une arme, mais vous ne pouvez l’utiliser qu’en menace de mort. J’espère qu’il n’y aura pas de tel cas jusqu’à la fin de votre mission. Ensuite ne buvez pas, n’offensez pas les civiles, pas de rapport avec tout ce qui est local, même la faune et la flore.
Ce court passage résume l’intérêt premier du film : redorer l’image russe en Centrafrique. L’ensemble des éléments évoqués par l’instructeur en chef sont sujets à controverse au sein de la communauté internationale. Wagner est accusé d’harcèlement, d’intimidation, de violence, mais aussi de graves violations et abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire selon les autorités onusiennes.
Des civils, des membres du personnel de maintien de la paix, des journalistes, des travailleurs humanitaires et des membres de minorités en République Centrafricaine (RCA), ont été violemment harcelés et intimidés par lesdits « instructeurs russes » du Groupe Wagner.
Selon les experts : Jelena Aparac ( Présidente-Rapporteuse), Lilian Bobea, Ravindran Daniel , Chris Kwaja, Sorcha MacLeod, Groupe de travail sur l’utilisation de mercenaires ; Surya Deva (Président Rapporteur), Elżbieta Karska, Githu Muigai, Dante Pesce, Anita Ramasastry, Groupe de travail sur la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises ; Luciano Hazan (Président-Rapporteur), Aua Baldé (Vice-président), Tae-Ung Baik, Gabriella Citroni, Henrikas Mickevičius, Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires ; Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ; Nils Melzer, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Wagner cherche à écrire l’histoire, alors que celle-ci n’est pas encore terminée. Ce procédé nous rappelle les propagandes de guerre, où le combat se mène aussi bien sur le front que dans les cœurs.
La réalité derrière Touriste
La réalité derrière le film « Touriste » est bien différente, et bien plus à charge. Néanmoins, notre objectif n’est pas de vous imposer une vision, nous souhaitons simplement vous rappeler que les analyses effectuées par les experts des Nations Unies et les indépendants répondent à un cahier des charges, que ce soit le recoupement des informations, l’identification de témoins fiables, l’analyse des données, mais surtout l’ouverture à une focale large (agissements de Wagner au Mali et en Syrie notamment).
Cette méthodologie scientifique est rarement employée par la Russie. Rappelons-nous du vol MH17 en 2014, ou encore de l’enquête en cours sur le crash du jet privé d’Evgueni Prigojine, qui devrait offrir des résultats en opposition à toutes les autres enquêtes indépendantes.
Les Américains se battent pour la démocratie, et nous pour l’équité.
Passage du film Touriste
Un pays sous tension
La Centrafrique a acquis son indépendance vis-à-vis de la France le 13 août 1960. Son président Barthélemy Boganda avait de grandes aspirations, notamment la création des États-Unis de l’Afrique latine, regroupant le Gabon, le Congo, le Cameroun et la République centrafricaine. Malheureusement, ce projet n’a pas vu le jour, et Boganda est décédé peu de temps après son élection.
La Centrafrique est rapidement tombée sous le régime tyrannique de Jean-Bedel Bokassa lors du « coup d’État de la Saint-Sylvestre » en 1965. Le pays est devenu un empire dirigé par Bokassa Ier, caractérisé par une répression terrible.
L’empereur a été renversé par la France dans le cadre d’une opération d’intervention appelée « opération Barracuda », visant à protéger ses intérêts. En 1979, David Dacko lui a succédé. Cependant, un autre coup d’État militaire a changé la donne politique, plaçant le général André Kolingba à la tête du pays jusqu’en 1993, lorsque des élections ont eu lieu dans le contexte de la démocratisation des pays africains. Ange-Félix Patassé lui a succédé.
Le début des années 2000 a été marqué par des conflits en Centrafrique, notamment par un coup d’État avorté en 2001. Le 15 mars 2003, le général François Bozizé a réussi un coup d’État avec le soutien de la France. Cependant, cette prise de pouvoir a déclenché une guerre civile, dont les causes sont trop nombreuses pour être toutes énumérées ici.
Entre 2004 et 2007, la première guerre civile centrafricaine s’est déroulée, prenant fin grâce à des accords de paix. Cependant, l’inaction de François Bozizé, devenu président, a conduit à un deuxième soulèvement à partir de 2012, marquant ainsi le début de la deuxième guerre civile centrafricaine. Le conflit a créé une situation qualifiée de « pré-génocidaire » par la France et les États-Unis, ce qui a permis l’envoi de troupes armées par la France dans le cadre de l’opération Sangaris.
Depuis lors, l’État centrafricain est plongé dans une crise constante, entravant les efforts de stabilisation et de pacification du pays pour ses habitants. Cette situation a conduit à l’intervention de nombreux acteurs régionaux et internationaux, tels que la France, la MINURCA, le Tchad (sous la forme de mercenaires) et la Russie, ce qui a fragilisé le pays et compliqué la conclusion d’un accord de paix durable.
C’est dans ce contexte qu’interviennent de nouveaux acteurs, notamment les mercenaires de Wagner et la société de sécurité privée russe Sewa Security Services (SSS) auprès du président centrafricain. À partir de 2017, lorsque la Russie et la Centrafrique signent un accord pour lutter contre les rebelles dans le nord du pays, ces forces font leur entrée en Afrique. Dans un premier temps, leur intervention se limite à la formation des forces de la FACA, de la police et de la gendarmerie, mais elles sont rapidement utilisées pour assurer la protection du président et comme une force armée compétente.
En décembre 2020, le groupe Wagner, composé de mercenaires russes, s’est joint à l’armée centrafricaine et aux troupes rwandaises pour s’opposer à la Coalition des patriotes pour le changement. Ces rebelles cherchaient à prendre le contrôle de Bangui et à entraver les élections à venir. Le film « Touriste » utilise cet événement comme toile de fond pour son intrigue.
Réécriture de l’histoire à la sauce Wagner
Le film est une ode à Wagner et au président Faustin Archange Touadéra, dépeignant des rebelles violents et manipulés. C’est notamment ce qui ressort dès le début du film, lorsque le chef des rebelles est présenté. Il encourage ses soldats à le suivre, tuant un homme qui ne peut pas les accompagner. La désertion est donc représentée comme un crime, et le chef comme un barbare impitoyable prêt à tuer ses membres.
Cette représentation perdure tout au long du film. Les villages conquis par les rebelles subissent la violence, le pillage, le viol et le massacre. Que ce soit un acte symbolique ou une allusion maladroite des producteurs, les rebelles détruisent une église où les civils s’étaient réfugiés, rappelant les événements d’Oradour-sur-Glane pour le public français.
Ainsi, le rebelle est dépeint comme écervelé, un simple figurant de la guerre, de la chair à canon pour son chef, une cible pour les miliciens de Wagner et un simple outil pour François Bozizé Yanguvonda, ainsi que pour la France qui intervient dans l’ombre.
Nous vous laissons le plaisir de découvrir par vous-même la dernière partie du film, qui illustre bien cette vision.
Plusieurs passages du film semblent subtilement évoquer des sujets de crispation entre la Russie et la société occidentale. C’est notamment le cas lors de la rencontre entre le Français, qui représente les intérêts de la France dans le film, et un prêtre centrafricain. Deux plans se concentrent sur le prêtre et une jeune fille, une vision discrète mais qui semble vouloir représenter les malversations de l’Église catholique.
Le représentant de la France engage des mercenaires tchadiens pour venir en renfort des rebelles, dans l’espoir de remporter une victoire, même mineure, mais surtout de médiatiser cette victoire, ce qui pourrait alors conduire au soutien d’une coalition internationale.
Nous retrouvons ici la méfiance russe à l’égard de l’utilisation des médias occidentaux, qu’ils considèrent comme de simples organes de propagande de l’Occident. Ce thème est abordé de manière plus explicite dans le film, lorsque les mercenaires discutent du besoin d’utiliser leurs armes. Néanmoins, un chef les rappelle que si un rebelle est tué, « nos amis à l’étranger » pourraient suggérer que le civil a été déguisé en rebelle par Wagner.
Le film sert également de plaidoyer pour lever l’embargo sur les armes. Plusieurs passages du film évoquent cet embargo imposé par le Conseil de sécurité des Nations Unies, notamment lorsqu’un milicien rappelle qu’il est interdit d’importer des armes de calibre supérieur à 14.5. Cette vision est notamment portée par la voix de Faustin-Archange Touadéra :
Il y a sept ans, lorsque les rebelles ont pris la capitale, les pacificateurs ne nous ont pas aidés. C’est à peine s’ils nous aident maintenant.
Le pays est en proie à la violence, incapable de se défendre en raison de l’embargo. Le président préfère donc faire appel à ses amis : les Russes et les Rwandais.
En somme, sans revenir sur l’ensemble des éléments à charge contre le groupe Wagner en Centrafrique, un reportage du Monde l’explique très bien, ce film présente une réalité tout autre. Présenté comme un documentaire auprès de la population centrafricaine, les producteurs du film ont néanmoins souhaité fournir un contexte aux spectateurs de la communauté internationale :
Les instructeurs russes respectent strictement les dispositions de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans ce film toutes les incohérences avec la résolution concernant la RCA sont une fiction artistique.
Passage du film Touriste
N’oublions pas la propre censure de la Russie concernant la présence de Wagner en Centrafrique.
Alors, faut-il regarder Touriste
Ce film pourrait être considéré comme un énième film de guerre, portant un peu trop fort les idées de son pays d’origine. Néanmoins, la situation en Centrafrique est trop grave pour le considérer de la sorte.
Wagner, qui n’est jamais mentionné mais qui est pourtant l’acteur essentiel de ce film, utilise Touriste comme un objet publicitaire, à la fois pour ses troupes, mais aussi pour valoriser l’image de la Russie en Afrique. C’est un film à visionner avec du recul et une bonne connaissance des complexités qui ont cours en Centrafrique.
Le film est librement accessible sur Dailymotion. Si votre curiosité a été piquée, nous vous invitons à le regarder. Chacun est libre de se faire son propre avis. Notre article ne vise absolument pas à porter l’opprobre sur une telle réalisation, de nombreux pays (les Américains en tête) cherchent à promouvoir leurs idées et leurs pensées à travers le cinéma.
Notre travail ici était de replacer le film dans son contexte, sans propagande wagnérienne ni occidentale, mais en exposant simplement les faits qui se sont déroulés et qui se déroulent en Centrafrique. Maintenant que cela est fait, c’est avec beaucoup d’espoir que nous souhaitons que ce travail ait porté ses fruits, offrant à nos lecteurs une meilleure compréhension de la situation tout en permettant de comprendre l’intérêt d’un tel film pour le pouvoir russe.
Quelques liens et sources utiles
Touriste, de Andreï Shcherbinin, Russie, 2021, 95mn
« Centrafrique : « Touriste », une fiction au service de la propagande russe », rfi, 2021
« Centrafrique : Wagner accusé de violences sur des citoyens, les autorités démentent », rfi, 12 mai 2023
« République centrafricaine : le Conseil de sécurité reconduit pour un an l’embargo sur les armes avec une dérogation pour les forces de sécurité », Nation Unies, 27 juillet 2023
Enquête vidéo : les documents qui révèlent la face cachée de Wagner en Centrafrique », Le Monde, 21 juin 2023
« « Au moins 250 mercenaires » du Groupe Wagner sont partis de Centrafrique », Le Monde, 14 juillet 2023
« Trois journalistes russes assassinés en Centrafrique », Le Monde, 31 juillet 2018
« Le virage colonial du groupe Wagner en Centrafrique », Tanguy Berthemet, Le Figaro, 15 août 2023
« Comment Wagner a vassalisé la République centrafricaine », Courrier International, 08 juillet 2023
« Centrafrique : un film à la gloire des paramilitaires russes projeté à Bangui », France Info, 31 janvier 2022