Si la France connaît désormais très bien les champions olympiques de tennis de table Alexis et Félix Lebrun, rares sont ceux capables en revanche de situer leur éminent oncle Christophe Legoût. Pourtant, ce dernier est triple champion de France, ancien 14e joueur mondial et figure emblématique des “Mousquetaires” dans les années 1990. Plus impressionnant encore, c’est en partie grâce à lui que renaît aujourd’hui le ping-pong tricolore. Retour sur la trajectoire d’une figure exceptionnelle du tennis de table français.
Une carrière de joueur exceptionnel
Christophe Legoût naît le 6 août 1973 à Montbéliard. À l’occasion d’une croisière faite avec ses parents, il découvre deux tables de tennis de table mises à disposition pour les voyageurs, et passe la plupart du voyage à jouer avec. De retour dans sa ville de Vence, dans les Alpes-Maritimes, Christophe Legoût rêve de continuer à jouer au ping-pong, mais aucun club n’existe dans sa ville. Ses parents décident alors d’en créer un pour lui faire plaisir, et c’est ainsi que l’enfant fait ses premiers pas dans le monde du tennis de table.
Christophe Legoût montre vite son talent naturel pour ce sport, et se fait surnommer “Superman” en raison de sa vitesse de bras exceptionnelle et de sa capacité à remonter des matchs qu’on aurait pu croire perdus d’avance. En 1991, à l’âge de 19 ans, il intègre l’équipe de France, et fait partie des “Mousquetaires” aux côtés de Jean-Philippe Gatien, Patrick Chila et Damien Eloi.
Cette équipe marque l’histoire du tennis de table français en devenant championne d’Europe par équipes en 1994, puis en décrochant la médaille d’argent aux championnats du monde 1997. Après avoir atteint la 14e place mondiale en 1999, s’en suit derrière pour Christophe Legoût une 5ème place aux Jeux Olympiques de Sydney en double avec Damien Eloi.
Legoût participe ensuite aux Jeux Olympiques d’Athènes et de Pékin, sans briller outre mesure. En revanche, à l’échelle nationale, Christophe Legoût construit sa légende en remportant en 2005, en 2010 et en 2011 le titre de champion de France en simple messieurs.
Celui qui a également remporté à dix reprises le championnat de France en double finit par prendre sa retraite sportive en 2017, à l’âge de 44 ans, suite à la pose d’une prothèse de hanche. Mais malgré ce retrait des terrains, Christophe Legoût n’avait pas pour projet de quitter définitivement le monde du tennis de table.
Une reconversion réussie vers l’équipementier
Christophe Legoût a vite rejoint après sa retraite sportive la marque Butterfly, qui est l’équipementier japonais n°1 dans le matériel de tennis de table. Il devient ainsi manager du marché français, chargé de développer les relations entre les clubs, les ligues et les magasins.
Après avoir acquis de l’expérience, il co-fonde en 2021 l’entreprise Kemushi, qui devient alors le distributeur exclusif de Butterfly en France. En parallèle de ces fonctions entrepreneuriales, il devient consultant et commentateur pour Eurosport et RMC Sport, ce qui lui permet de commenter les Jeux Olympiques de Paris 2024 et les médailles de bronze de ses filleuls Alexis et Félix Lebrun.

L’architecte du renouveau fédéral
Après ces expériences de terrain, Christophe Legoût est nommé en mars 2024 directeur sportif de la Fédération française de tennis de table (FFTT). Concrètement, il est chargé de répondre aux besoins des clubs français, de suivre les pongistes français de haut niveau dans les compétitions internationales (championnat du monde, JO…) et d’organiser le WTT Contender de Montpellier, qui est un tournoi majeur du calendrier international.
Pour l’heure, Christophe Legoût réussit parfaitement ses missions. Ce dernier est en effet parvenu à transformer l’élan généré par les performances olympiques des frères Lebrun aux JO 2024, ce qui a permis à la FFTT de voir son nombre de licenciés bondir de 23% en 2024, jusqu’à atteindre le record historique de 254 110 en 2025. Le “Superman” du ping-pong a désormais à cœur de placer la France au centre de l’échiquier mondial de tennis de table, et de rendre la fédération toujours plus performante et tournée vers les clubs.
Quelques liens et sources utiles :
Fédération française de tennis de table, L’essentiel du tennis de table, Editions Amphora, 2010