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Le Petit Journal pendant la Première Guerre mondiale : informer ou influencer ?

Pendant la Grande Guerre, Le Petit Journal reste l’un des quotidiens les plus lus en France, avec des millions de lecteurs.
Tableau représentant la signature de l’armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch. De droite à gauche, le général Weyganda, le maréchal Foch (debout) et les amiraux britanniques Wemyss et Hope (assis), le ministre d’État allemand Erzberger (en manteau sombre, de dos), le capitaine de la Royal Navy Marriott (debout en arrière-plan), le Generalmajor Winterfeldt de la Deutsches Heer (avec le casque à pointe), le comte Oberndorff des Affaires étrangères (en manteau clair un chapeau à la main) et le Kapitän zur See Vanselow de la Kaiserliche Marine (tête nue en arrière-plan) - Maurice Pillard Verneuil | Domaine public
Tableau représentant la signature de l’armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch. De droite à gauche, le général Weyganda, le maréchal Foch (debout) et les amiraux britanniques Wemyss et Hope (assis), le ministre d’État allemand Erzberger (en manteau sombre, de dos), le capitaine de la Royal Navy Marriott (debout en arrière-plan), le Generalmajor Winterfeldt de la Deutsches Heer (avec le casque à pointe), le comte Oberndorff des Affaires étrangères (en manteau clair un chapeau à la main) et le Kapitän zur See Vanselow de la Kaiserliche Marine (tête nue en arrière-plan) – Maurice Pillard Verneuil | Domaine public

Durant la Première Guerre mondiale, Le Petit Journal a joué un rôle essentiel dans la diffusion de l’information auprès du grand public. Mais au-delà de son rôle informatif, le quotidien s’est transformé en outil de mobilisation et d’influence, contribuant à façonner l’opinion publique et à soutenir l’effort de guerre.

À travers ses articles et ses illustrations marquantes, il a participé à la propagande nationale, amplifiant les récits patriotiques et dramatiques pour galvaniser les esprits.

Informer en temps de guerre

Pendant la Grande Guerre, Le Petit Journal reste l’un des quotidiens les plus lus en France. Avec des millions de lecteurs, il devient une source d’information incontournable pour la population. Ses pages couvrent les batailles, les avancées et les reculs des troupes, tout en relayant les décisions politiques et les discours des dirigeants.

Cependant, en temps de guerre, l’information est strictement encadrée. La censure militaire limite la publication de nouvelles susceptibles de démoraliser le front ou l’arrière. Le Petit Journal doit donc se conformer à ces contraintes, publiant des récits édulcorés ou exagérément optimistes, qui occultent souvent la brutalité des combats ou les échecs stratégiques.

L’influence de la propagande

Dès les premiers mois du conflit, Le Petit Journal devient un vecteur de propagande. Les articles et les illustrations exaltent le courage des soldats français, dépeints comme des héros défendant la patrie contre un ennemi cruel et inhumain. Les Allemands, souvent caricaturés, sont présentés comme des barbares, renforçant le sentiment de légitimité et de supériorité morale du camp français.

Colonne de soldats du 66e régiment d'infanterie marchant, des petits drapeaux au bout des fusils, vers la gare de Tours le 5 août 1914 au matin ; ils arrivent à Flavigny-sur-Moselle (près de Nancy) le 6 août - 66emeri (Pseudo Wikipédia) | Creative Commons BY-SA 3.0
Colonne de soldats du 66e régiment d’infanterie marchant, des petits drapeaux au bout des fusils, vers la gare de Tours le 5 août 1914 au matin ; ils arrivent à Flavigny-sur-Moselle (près de Nancy) le 6 août – 66emeri (Pseudo Wikipédia) | Creative Commons BY-SA 3.0

Les illustrations jouent un rôle clé dans cette stratégie. Les scènes de bataille, montrant des soldats français victorieux ou des civils souffrant sous l’occupation ennemie, sont conçues pour susciter des émotions fortes. Ces images, souvent dramatiques et colorées, captivent les lecteurs et les incitent à soutenir l’effort de guerre, que ce soit par leur travail, leurs économies ou leur engagement militaire.

Un journal au service de la mobilisation

Outre l’exaltation du patriotisme, Le Petit Journal relaie des messages incitant la population à participer activement à la guerre. Des campagnes pour les emprunts de guerre, destinées à financer l’armée, occupent régulièrement ses pages. Les illustrations, représentant Marianne ou des soldats en plein combat, jouent un rôle central dans cette mobilisation économique.

Le quotidien met également en avant les récits de solidarité à l’arrière : les femmes travaillant dans les usines d’armement, les enfants participant à des collectes pour les soldats, ou encore les civils accueillant des réfugiés. Ces récits, parfois idéalisés, contribuent à maintenir l’unité nationale et à renforcer l’idée d’un effort collectif.

L’héritage visuel de la Grande Guerre

Aujourd’hui, les gravures de Le Petit Journal pendant la Première Guerre mondiale restent des témoins précieux de cette période. Elles capturent non seulement les événements du conflit, mais aussi l’état d’esprit d’une époque marquée par le patriotisme et la propagande.

Ces illustrations, disponibles sous forme de posters sur Revue Histoire, offrent une occasion unique de replonger dans cette époque fascinante et tragique. En décorant vos murs avec ces œuvres, vous redonnez vie à des scènes historiques marquantes tout en préservant la mémoire visuelle d’un moment clé de l’histoire.

Entre information et influence

L’histoire de Le Petit Journal pendant la Première Guerre mondiale illustre la dualité entre le journalisme et la propagande en temps de conflit. Si le quotidien a permis de tenir la population informée, il a également servi à orienter les perceptions et les comportements au service de la guerre.

Cette ambiguïté, typique de nombreux médias de l’époque, souligne le rôle crucial des journaux dans la construction des récits nationaux.

Quelques liens et sources utiles

Becker, Jean-Jacques. La Grande Guerre : Une histoire franco-allemande. Perrin, 2014.

Audoin-Rouzeau, Stéphane. 14-18, retrouver la guerre. Gallimard, 2000.

Bellanger, Claude, et al. Histoire générale de la presse française, Tome III : De 1871 à 1940. Presses Universitaires de France, 1972.

Gervais, Thierry. L’illustration en temps de guerre : La presse et la photographie. Textuel, 2006.

Ferro, Marc. La Grande Guerre 1914-1918. Gallimard, 1990.

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