Le tamandua du sud, animal indispensable pour son écosystème

La plupart des personnes connaissent le grand fourmilier. En revanche, son cousin, le tamandua du sud, est pour beaucoup un illustre inconnu.
Tamandua tetradactyla - Tambako The Jaguar | Creative Commons BY-ND 3.0
Tamandua tetradactyla – Tambako The Jaguar | Creative Commons BY-ND 3.0

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La plupart des personnes connaissent le grand fourmilier. En revanche, son cousin, le tamandua du sud, est pour beaucoup un illustre inconnu.

Pourtant, ce mammifère qu’on trouve en Amérique du Sud est fascinant de par son rôle fondamental dans l’écosystème fourmilier. Zoom sur la carte d’identité du tamandua du sud.

Un acrobate anatomiquement conçu pour les hauteurs

Le tamandua du sud est un petit animal, qui mesure entre 53 et 88 cm de long. Il dispose d’une queue préhensile (= capable de saisir) de 40 à 59 cm de long qui fonctionne comme une main supplémentaire. Visuellement, l’animal a un pelage qui varie du blond pâle au brun, avec en plus une sorte de “veste” noire qui peut recouvrir ses flancs et son dos.

Le tamandua du sud pèse entre 3,3 et 8,4 kg, soit un poids bien plus léger que le grand fourmilier. Une morphologie qui le rend parfaitement adapté à la vie arboricole. On estime ainsi qu’il passe 56% de son temps en forêt tropicale dans ces derniers, chose qui lui est d’autant plus facile qu’il dispose de quatre griffes puissantes sur les pattes avant, et cinq sur les pattes arrière. Il s’en sert évidemment pour se nourrir et se défendre, mais également comme crampons pour escalader les arbres avec une fluidité remarquable.

tamandua tetradactyla
Tamandua tetradactyla – Bernard Dupont | Creative Commons BY-SA 3.0

Le tamandua du sud a aussi la capacité de se suspendre aux branches par la simple force de sa queue, ce qui lui fait passer d’autant plus de temps dans les arbres. Il peut aussi évoluer au sol, mais du fait de ses longues griffes, il est contraint de marcher sur les côtés de ses pattes, ce qui lui donne une démarche très particulière. Le fait qu’il ne puisse pas courir renforce son adaptation à la vie arboricole, et lui vaut le surnom d’acrobate des forêts.

Un régulateur écologique indispensable

Le tamandua du sud possède un museau allongé, et une langue collante de 40 cm qui lui permet d’extraire facilement de leurs galeries jusqu’à 9000 fourmis et termites par jour. Par rapport au grand fourmilier, le tamandua du sud ne détruit pas entièrement les colonies, ce qui permet une régénération rapide des nids.

Cela en fait ainsi un régulateur naturel des populations d’insectes, qui réduit les populations par prédation directe et permet ainsi l’équilibre écologique des forêts, des savanes et des zones humides où il vit, du Venezuela jusqu’au nord de l’Argentine.

tamandua tetradactyla
Tamandua tetradactyla – Tambako The Jaguar | Creative Commons BY-ND 3.0

Il faut dire que la tamandua du sud est un chasseur particulièrement intelligent. Grâce à son odorat exceptionnel, il est en effet capable de différencier les espèces de fourmis et de termites, et ainsi d’éviter celles qui disposent de défenses chimiques toxiques. Il arrive également à distinguer les termites ouvriers, plus vulnérables, des termites soldats aux mandibules puissantes beaucoup plus dangereux.

Menaces et conservation de l’animal

A l’heure actuelle, le tamandua du sud n’est pas considéré comme un animal menacé. La préoccupation quant à sa survie est dite “mineure” par l’UICN, ce qui indique que l’espèce n’est pas immédiatement menacée d’extinction globale. Pourtant, plusieurs risques pèsent sur le tamandua du sud.

D’abord la déforestation et les feux de forêt, qui réduisent la taille de son habitat. La destruction des forêts tropicales, notamment en Amazonie et au Cerrado, impact en effet directement l’aire de répartition de l’espèce, ce qui est problématique.

Le trafic d’animaux exotiques est aussi un problème majeur. Capable de survivre en captivité, le tamandua du sud est une cible prisée par les braconniers, qui les capturent pour les vendre à des cirques, des zoos ou encore des collectionneurs privés. La viande de tamandua du sud est aussi recherchée dans les régions reculées, soit une menace de plus pour cet animal d’autant plus menacé qu’il est incapable de courir à cause de ses griffes.

Et si certaines régions comme la Guyane française interdisent strictement la capture, la détention et le commerce des tamandua du sud, ce n’est pas le cas de la plupart des pays d’Amérique du Sud sur lesquels évolue l’animal (Venezuela, Trinidad, Argentine, Brésil, Uruguay…).

Il est donc crucial pour éviter un désastre écologique à long terme de protéger le tamandua du sud. Cela passe par exemple par la préservation des corridors forestiers, par de la surveillance anti-braconnage ou bien encore par l’éducation des communautés locales sur son importance pour les écosystèmes. Mais pour cela, encore faut-il faire en sorte de sauvegarder les sanctuaires de la biodiversité mondiale que sont les forêts sud-américaines…

Quelques liens et sources utiles : 

Pierre Darmangeat, Animalia: Les mammifères & les oiseaux du monde, Editions Artémis, 2004

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