Fondé par Yohann Vauché, le Laboratoire d’Observation sur les Explorés et Reclus en Sciences Sociales (LOSERS) offre une nouvelle manière d’étudier l’Histoire, en plaçant le perdant au centre de celle-ci.
Losers, un laboratoire de recherche autodidacte ouvert aux étudiants
Le Laboratoire Losers (Laboratoire d’Observation Sur les Eplorés et Reclus en Sciences Sociales) est un laboratoire de recherche autodidacte qui cherche à promouvoir des savoirs scientifiques de façon accessible à tous, notamment en intégrant dans ses rangs des étudiants encore en formation, mais aussi des enseignants du secondaire, du supérieur ou bien des passionnés d’histoire.
Il était une fois…
Le projet Losers est né entre deux rayonnages de la bibliothèque universitaire de Lorient. À l’origine, il s’agit tout simplement d’une plaisanterie entre camarades de master ! En échangeant à propos de nos sujets de recherche respectifs, nous nous sommes rendu compte que nous étions plusieurs à étudier des « perdants » d’événements historiques, comme des civils victimes de violences militaires lors de la Guerre de Sécession ou des proscrits romains exilés sous la République.
Ce projet a mûri progressivement. L’élément déclencheur fut une remontrance adressée par une de nos enseignantes. Elle se plaignait du manque d’implication de notre promotion dans notre propre formation. Toutefois, elle nous refusait la légitimité de pouvoir prendre la parole sur nos thématiques de recherche lorsque nous lui demandions s’il était possible d’organiser un petit colloque pour les présenter.
Vexés mais pas découragés, nous nous sommes tournés individuellement vers des associations, à l’instar de l’Université Populaire du Pays de Lorient, afin de partager bénévolement nos savoirs et l’avancée de nos recherches. Les retours ayant été très bons, nous avons décidé d’unir nos forces et c’est ainsi qu’est né officiellement le Laboratoire Losers.
Les valeurs des Losers
Le Laboratoire Losers, c’est à l’origine un groupe d’amis auxquels sont venus se greffer petit à petit des enseignants, des étudiants mais aussi de simples curieux passionnés d’histoire. Nous arborons avec fierté notre acronyme risible et nous nous qualifions nous-mêmes de « Losers », avec autodérision. En effet, nous sommes fermement convaincus que ce n’est pas parce que le ton est léger que le contenu n’est pas sérieux. Bien au contraire, puisqu’il s’agit d’un élément essentiel de notre façon de faire de l’histoire. Faire sourire, rire et réagir permet de mieux faire comprendre et retenir ; tout individu confronté à la transmission d’un savoir à un public ne le sait que trop bien.
Par ailleurs, nous sommes fermement engagés dans la défense d’une approche décomplexée de l’histoire. Chez nous, pas de tabou ! L’histoire n’est pas histoire si elle n’évoque pas la sexualité, la violence, la haine, les doutes… Réduire notre champ de vision serait amputer consciemment l’histoire et travestir le passé : en bref, ne pas faire œuvre d’historien.
Cependant, nous ne prétendons pas être très innovants, exhaustifs, ni même ne pas commettre d’erreurs ! Losers est un laboratoire autodidacte, encore semi-amateur, qui se construit petit à petit. Après tout, Rome ne s’est pas faite en un jour. Par ailleurs, l’étude des perdants, des minorités, des reclus est à la mode depuis de nombreuses années déjà, notamment grâce à l’impulsion des études postcoloniales.
Ce que nous voulons, c’est faire découvrir des pans de l’histoire parfois méconnus du grand public à tous ceux qui s’y intéressent, tout en conservant une approche scientifique la plus rigoureuse possible. Cet exercice nous permet d’adopter une posture vulgarisatrice et didactique qui ne nous éloigne pas pour autant des exigences de la recherche. Pour cela, nous avons adopté pour le moment l’idée d’effectuer des conférences gratuites et accessibles à tous, mais reprenant la forme des colloques universitaires (notamment la production d’une trace écrite regroupant les interventions proposées).
Notre première réalisation
Le 1er et 2 décembre 2022, la Laboratoire Losers va connaître son baptême du feu, grâce au soutien de l’Université Bretagne Sud qui met gracieusement ses locaux à notre disposition ! Ces deux soirs, de 18h à 20h, huit micro-conférences vont avoir lieu autour d’un thème commun : « l’Histoire est-elle écrite par les vainqueurs ? ». Les quatre grandes périodes historiques y seront traitées, en partie dans une perspective historiographique, et nos interventions toucheront l’histoire de quatre continents !
L’avenir du Laboratoire Losers
Pour toutes sciences sociales, ce premier colloque Losers n’est toutefois composé que de conférences à dominantes historiques. Néanmoins, dans une optique d’interdisciplinarité, nous comptons l’ouvrir aux autres sciences sociales dès notre prochaine édition.
En effet, le Laboratoire Losers entend bien poursuivre son projet de vulgarisation des sciences sociales et d’inclusion d’étudiants, d’enseignants ou encore de passionnés dès l’année prochaine. Pour cela, nous projetons d’organiser deux colloques de deux jours chacun, sur le même modèle que cette année : des conférences d’une vingtaine de minutes sur des sujets libres mais qui devront être rattachés à un thème commun, irriguant l’ensemble de chaque colloque.
Cela vous a donné envie de nous rejoindre ou vous le souhaiteriez mais vous hésitez encore ? N’ayez pas peur, venez en discuter avec nous et devenez-vous aussi un Losers !