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L’écriture des chiffres par les Romains : les chiffres romains

Les chiffres romains sont utilisés dans nos sociétés modernes. Ils sont le résultat de méthodes archaïques et protohistorique.
Chiffres romains tirés de vestiges antiques - Marie-Lan Nguyen | Creative Commons CC BY 2.5
Chiffres romains tirés de vestiges antiques – Marie-Lan Nguyen | Creative Commons CC BY 2.5

L’utilisation des chiffres romains se réduit, évidemment, et plus aucun mathématicien ne les utilise. Les chiffres arabes ont maintenant leur place centrale dans notre quotidien. Néanmoins, dans quelques cas, ils apparaissent, faisant resurgir ce modèle. Pouvoir les lire est essentiel.

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Aux origines du décompte dans les civilisations protohistoriques !

Les chiffres romains prennent leur source dans l’alphabet des Étrusques (peuples du Nord de l’Italie). Les signes étrusques sont transformés au fur et à mesure pour devenir les chiffres que nous connaissons : I, V, X, L, C et M.

Une pratique ancestrale et protohistorique (avant l’écriture), non exclusive à la civilisation romaine, utilisée par les bergers pour compter leur cheptel peut également expliquer l’évolution de cette méthode en chiffres romains. Lors de la transhumance, les bergers ramènent leurs bêtes. Ils doivent donc maîtriser le nombre qu’ils déplacent et possèdent. Pour le tenir à jour, ils utilisent un bâton de comptage avec de nombreuses encoches.

Dès lors, il suffit aux bergers de déplacer leurs doigts sur ces encoches en fonction du nombre de bêtes qu’ils voient. Néanmoins, utiliser simplement des encoches verticales ne permet pas une lecture aisée. Les bergers ont dû créer des systèmes pour simplifier la lecture, notamment des encoches plus longues ou bien des encoches horizontales pour différencier les dizaines par exemple.

L’évolution de cette méthode n’a pas été linéaire. Les bergers ont dû improviser et peaufiner la pratique. Ainsi, il a existé bien des manières de comptage et de lecture avant d’arriver aux chiffres romains.

Aujourd’hui, les chiffres romains coexistent dans nos représentations numéraires avec les chiffres arabes (indo-européens), qui les ont progressivement remplacés depuis le Xe siècle via la péninsule Ibérique. Ils sont, aujourd’hui, cantonnés à quelques représentations spécifiques (liste non exhaustive) :

  • Les siècles et les millénaires
  • Les années du calendrier républicain
  • Les numéros d’ordre des souverains
  • Les numéros d’ordre des régimes politiques
  • Le degré d’oxydation d’un élément chimique

Les chiffres romains sont un melting-pot d’une méthode archaïque et d’un alphabet étranger. Lors de la création de l’alphabet latin, les encoches et les représentations de ces nombres ont été rapprochés des lettres de l’alphabet romain.

Les chiffres romains principaux

Chiffres arabesChiffres romainsChiffres arabesChiffres romains
1I50L
2II60LX
3III70LXX
4IV80LXXX
5V90XC
6VI100C
7VII200CC
8VIII300CCC
9IX400CD
10X500D
11XI600DC
12XII700DCC
13XIII800DCCC
14XIV900CM
15XV1000M
16XVI2000MM
17XVII3000MMM
18XVIII4000MMMM
19XIX5000V*
20XX6000VI*
21XXI7000VII*
22XXII8000VIII*
23XXIII9000IX*
24XXIV10 000X*
25XXV100 000C*
26XXVI
27XXVII
28XXVIII
30XXX
40XL
* L’astérisque correspond à une barre horizontale sur le chiffre romain

Ce tableau permet d’avoir une vision éclairée des nombreuses représentations des chiffres romains dans notre société. Il est à noter qu’il est rare de trouver des chiffres romains au-dessus des centaines. Néanmoins, la méthode à suivre est relativement simple pour comprendre et écrire ces chiffres.

Dans le cas de la lecture du chiffre X*V*DCCLXII, vous pouvez le décomposer de la sorte : X* correspond à 10 000, V* à 5000, DCC à 700, LX à 60 et enfin II à 2. Nous pouvons donc le convertir en 15 762. Voici quelques exemples pour bien comprendre la méthode :

  • 1450 : MCDL
  • 6538 : VI*DXXXVIII (la barre horizontale ne doit être réalisée que sur VI (correspondant à 6000))
  • 128 : CXXVIII
  • 349 : CCCXLIX

Il existe sur le web des outils pour faciliter la conversion des chiffres arabes vers les chiffres romains, comme notre convertisseur.

Enfin, ce travail a été réalisé grâce à l’ouvrage de Georges Ifrah, Histoire universelle des chiffres, Seghers, 1981.

Quelques liens et sources utiles

Georges Ifrah, Histoire universelle des chiffres, Robert Laffont, 1994

Geneviève Guitel, Histoire comparée des numérations écrites, Flammarion, 1975

Jérôme Gavin, Alain Schärlig, Sept pères du calcul écrit: Des chiffres romains aux chiffres arabes 799 – 1202 – 1619, PPUR, 2019

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