Qu’est-ce que la colonisation ?

L’industrialisation du XIXe siècle entraîne un besoin accru de matières premières, telles que le coton, le caoutchouc.
Entrée des troupes coloniales françaises commandées par le général Charles Mangin à Marrakech en septembre 1912 - Charles-Joseph-Alexandre Cornet | Domaine public
Entrée des troupes coloniales françaises commandées par le général Charles Mangin à Marrakech en septembre 1912 – Charles-Joseph-Alexandre Cornet | Domaine public

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La colonisation, processus par lequel un pays étend son contrôle sur un territoire étranger, a profondément marqué le XIXe siècle.

Ce phénomène, motivé par des intérêts économiques, politiques et culturels, transforme les sociétés colonisées et façonne durablement le monde.

Les motivations de la colonisation

L’industrialisation du XIXe siècle entraîne un besoin accru de matières premières, telles que le coton, le caoutchouc ou encore les métaux précieux. Les puissances coloniales, comme le Royaume-Uni et la France, voient dans les colonies une opportunité de s’approvisionner en ressources à moindre coût tout en trouvant de nouveaux débouchés pour leurs produits manufacturés.

La colonisation répond aussi à des impératifs géopolitiques. Contrôler des territoires stratégiques, comme les routes maritimes ou les zones frontalières, permet aux grandes puissances de renforcer leur influence mondiale. Des régions comme l’Afrique du Nord ou l’Indochine deviennent des points névralgiques pour les empires européens.

Enfin, les puissances coloniales justifient leurs actions par une prétendue mission civilisatrice. Elles estiment qu’il est de leur devoir d’apporter l’éducation, la religion chrétienne et les progrès techniques aux peuples jugés « inférieurs ».

Cette idéologie, bien que paternaliste, est utilisée pour légitimer l’exploitation économique et la domination culturelle.

Les conséquences pour les sociétés colonisées

Les colonies deviennent des économies extraverties, organisées au service des besoins des métropoles. Les terres agricoles sont souvent réquisitionnées pour cultiver des produits d’exportation, au détriment des cultures vivrières. Cela provoque des famines et une dépendance accrue vis-à-vis des puissances coloniales.

La colonisation impose la langue, les institutions et les valeurs des colonisateurs. Dans de nombreux cas, cela entraîne une perte des traditions locales et un sentiment d’aliénation culturelle. Cependant, elle favorise aussi des échanges qui, bien que déséquilibrés, enrichissent mutuellement les cultures.

Partout, la colonisation suscite des résistances. Des figures comme Samory Touré en Afrique de l’Ouest ou Ho Chi Minh en Indochine mènent des combats pour préserver l’indépendance de leurs peuples. Ces luttes annoncent les mouvements de décolonisation du XXe siècle.

Un héritage complexe

La colonisation a laissé des traces profondes, visibles encore aujourd’hui. Si elle a permis des avancées techniques et infrastructurelles, elle a aussi creusé des inégalités et laissé des blessures historiques.

Les relations entre anciens empires et anciennes colonies restent souvent marquées par ce passé commun.

Quelques liens et sources utiles

Marc Ferro, Le Livre noir du colonialisme, Hachette, 2003. Megan Vaughan, Creating the Creole Island: Slavery in Eighteenth-Century Mauritius, Duke University Press, 2005.

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