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Le peuple San en Afrique australe

Le peuple San (100 000 individus) existe encore aujourd'hui, en ayant peu modifié son modèle de chasseur-cueilleur.
Un campement fabriqué par le peuple SAN - Auteur inconnu | Domaine public
Un campement fabriqué par le peuple SAN – Auteur inconnu | Domaine public

Les individus appelés San s’intègrent dans un ensemble de peuples autochtones d’Afrique australe. Le terme San remplace l’ancien terme Bochiman, qui pourrait être traduit par “Homme du bush”, utilisé pendant la période de colonisation occidentale de l’Afrique.

Le peuple San est une fenêtre sur notre histoire. Installé en Afrique depuis 44 000 ans, le peuple San a longtemps prospéré grâce à la chasse et à la cueillette. Persécuté par les peuples limitrophes, l’arrivée des Boers, puis des colons britanniques, a considérablement réduit leur nombre.

Aujourd’hui, le peuple San se développe surtout dans le désert du Kalahari, la majorité étant devenue sédentaire. On dénombre environ 100 000 individus affiliés au peuple San.

Un mode de vie historique

La chasse et la cueillette ont été le modèle de subsistance initial de l’espèce humaine. Ce modèle a été progressivement remplacé par l’agriculture et la sédentarité au cours d’une période de plus de 4000 ans, appelée la révolution néolithique. Les populations humaines n’ont pas été touchées de la même manière ; les pratiques ont donc varié, et la disparition des chasseurs-cueilleurs a également suivi des trajectoires différentes.

À titre d’exemple, le peuple San existe encore aujourd’hui, en ayant peu modifié son modèle de chasseur-cueilleur.

Chasseur-cueilleurs

Les chasseurs-cueilleurs n’ont pas un modèle de vie facilement catégorisable. En effet, les modèles varient d’une peuplade à l’autre. Néanmoins, la majorité d’entre eux est nomade ou semi-sédentaire. Les populations de chasseurs-cueilleurs évoluent majoritairement en fonction du climat.

Il est possible de retrouver des traces de villages de plein air datant de 9200 ans avant Jésus-Christ. Ces villages ont disparu pendant plus de 1200 ans en raison d’un refroidissement général de la Terre. Lorsque les températures sont redevenues favorables au développement, les villages ont réapparu.

Peintures anciennes des San près de Murewa (Zimbabwe) - Ulamm [Pseudo Wikipédia] | Domaine public
Peintures anciennes des San près de Murewa (Zimbabwe) – Ulamm [Pseudo Wikipédia] | Domaine public

Le chasseur-cueilleur transforme peu son habitat. En effet, les constructions sont rudimentaires et souvent liées à des espaces naturels (abris sous roche). Les abris sont habituellement occupés, puis abandonnés, puis réoccupés, parfois des centaines d’années plus tard.

La perception du temps que nous avons aujourd’hui est difficile à transposer aux Hommes de cette période. La population était bien plus faible, la nature plus sauvage, et de nombreux espaces étaient dépourvus de traces humaines pendant des années, voire des siècles.

Une langue à base de clics

La culture du peuple San est riche et très ancienne. Ce peuple est discriminé par ses voisins aujourd’hui, notamment au Botswana, où il est visé par un programme gouvernemental de sédentarisation. Il ne reste aujourd’hui qu’environ 30 000 individus membres du peuple San, qui continuent à vivre de la chasse et de la cueillette, dans une réserve naturelle créée par le gouvernement botswanais.

Le peuple San parle plusieurs langues, toutes des langues khoïsan. Elles ont pour caractéristique d’intégrer des clics, des consonnes particulières. Ces langues sont parlées en Afrique australe. Ainsi, en plus de leur modèle de chasseur-cueilleur, le peuple San se distingue également par sa langue unique.

Il ne parle pas le hottentot avec ses clics-clocs étranges quand même ?

Arslan Cheer, Atavi Le Labyrinthe de Fundokolia, Spinelle Editions, 2024

Découvrir le peuple San dans la littérature

Revivre les premières années de l’Humanité est le rêve de tous les curieux. Nous vous parlions dernièrement du jeu vidéo Ancestors: The Humankind Odyssey, qui permet ce voyage ! Pour les mordus de littérature, nous vous proposons plutôt cette aventure à travers l’ouvrage d’Arslan Cheer Atavi Le Labyrinthe de Fundokolia.

C’est par cette lecture que nous avons découvert l’histoire du peuple San. L’auteur y fait référence, notamment pour leurs aptitudes inégalées dans le pistage.

En effet, rares sont les êtres humains étant chasseurs-cueilleurs. Leurs compétences sont précieuses, surtout pour comprendre des traces laissées par nos ancêtres dans la boue, il y a des milliers d’années.

Un ouvrage que nous vous conseillons pour découvrir, à travers le roman, le quotidien de nos ancêtres, les Homo sapiens et les Homo neanderthalensis.

Ce sont les meilleurs spécialistes au monde des traces sur le sol. Leur expertise tire son origine de leur mode de vie. Les SAN sont les derniers chasseurs cueilleurs de la planète et aussi les plus anciens habitants de l’Afrique Australe.

Arslan Cheer, Atavi Le Labyrinthe de Fundokolia, Spinelle Editions, 2024

Peuple San, Pasteur khoïkhoïs

Proche du peuple San, il y a les Hottentots, un sobriquet attribué par les Afrikaners en raison de l’écart culturel et de la condescendance. La langue particulière des Khoïkhoïs était perçue comme un bégaiement. Cette langue est apparentée à celle du peuple San.

Les Khoïkhoï – littéralement “hommes des hommes” – appellent le peuple San “Shankoï”. Cette manière de se nommer marque la différence entre les deux peuples. Les Khoïkhoï vivent d’élevage, tandis que les San pratiquent la chasse et la cueillette, comme expliqué précédemment.

Cependant, les deux peuples sont très proches, tant par la langue que par le temps passé en voisinage. Les Khoïkhoï se trouvent en Afrique australe depuis plus de 30 000 ans.

Les Khoïkhoï ont été durement touchés par le commerce triangulaire et les zoos humains. Ils étaient considérés par les Occidentaux comme les hommes “les plus misérables de l’espèce humaine” ou encore “les Africains les plus remarquables par leur laideur”.

Quelques liens et sources utiles

Jean-Paul Demoule (dir.), La Révolution néolithique en France, Éditions La Découverte et Inrap, 2007, 180 p.

Gamsberg Macmillan, Few people, many tongues : the languages of Namibia, Windhoek, 1998

Michèle Duchet, Anthropologie au siècle des Lumières, Albin Michel

François-Xavier Fauvelle-Aymar, Histoire de l’Afrique du Sud, Paris, Seuil, 2006

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