L'ouvrage coup de cœur d'avril : Petit dictionnaire des Sales Boulots par Nicolas Méra

Les différences de démographie sur la Terre

La démographie sur la planète est très variée, avec des territoires surchargés d'êtres humaines et d'autres vierges de toute présence.
Immigrants à Ellis Island (New York) en 1908 - Brown Brothers | Domaine public
Immigrants à Ellis Island (New York) en 1908 – Brown Brothers | Domaine public

L’« Ancien Monde » et le « Nouveau Monde » sont des désignations territoriales. L’« Ancien Monde » fait référence aux territoires connus par les Européens avant les Grandes découvertes lancées par Christophe Colomb au XVe siècle. Le territoire comprend l’Afrique, l’Europe, l’Asie et une partie de l’Océanie.

La colonisation américaine comme acte premier de cette division

Le « Nouveau Monde » fait référence aux nouveaux territoires découverts grâce aux voyages de Christophe Colomb et aux générations postérieures.

La désignation de « Nouveau Monde » apparaît au XVIe siècle, après que les Européens aient compris que les nouvelles terres découvertes par-delà l’Océan Atlantique n’étaient pas les « Indes occidentales ».

L’Amérique, une partie de l’Océanie, avec l’Australie font partie de ces nouveaux territoires. Il existe ainsi des différences notables entre ces deux espaces, dont une différence importante de démographie.

La migration de l’espèce humaine sur notre planète

L’apparition de notre espèce a lieu en Afrique et dès lors une migration très lente a lieu à travers la planète. Les hommes terminent de coloniser la totalité des continents 11 000 ans avant Jésus-Christ. La démographie sur Terre est alors très inégale.

Ce déplacement des populations a été rendu possible grâce à la dernière époque glaciaire qui a fait diminuer l’eau des océans et permit le passage des hommes à pied entre les continents. C’est la première grande migration humaine intercontinentale de notre histoire et elle s’est déroulée sur plus de 189 000 ans environ.

Aujourd’hui la planète compte plusieurs foyers de peuplement où une majorité de la population s’y retrouve. Les trois foyers majoritaires de peuplement sont l’Asie de l’Est, l’Asie du Sud et l’Europe. Il se trouve tous les trois dans l’« Ancien Monde ». Ainsi 85 % de la population vit dans l’« Ancien Monde », avec 75 % en Eurasie.

Cette proportion importante s’explique par un peuplement fort de ces régions depuis l’Antiquité, montrant déjà des inégalités démographiques.

D’importantes différences de densité et de peuplement

La démographie entre ces deux espaces est bien différente, dans le « Nouveau Monde » la densité est relativement faible, les individus sont surtout regroupés dans d’importants centres urbains et séparés d’autres centres urbains par d’immenses territoires quasiment vides de population humaine.

Pour ainsi dire, l’échelle du village n’est pas présente dans les pays du « Nouveau Monde » et cela est d’autant plus vrai en Amérique du Nord et en Australie où les populations se sont concentrées dans des villes et développées autour de l’automobile, ainsi il y a de fortes densités à l’échelle des villes, mais la grandeur des territoires non occupés affiche alors une densité à l’échelle du pays très peu élevée.

Densité de population des États-Unis par milles - JimIrwin (pseudo Wikipédia) | Creative Commons BY-SA 3.0
Densité de population des États-Unis par milles – JimIrwin (pseudo Wikipédia) | Creative Commons BY-SA 3.0

Ci-dessus une carte représentant la densité de population aux États-Unis, nous pouvons lire, que la densité moyenne est comprise entre 100 et 250 habitants par milles carrés. Nous remarquons que beaucoup de territoires aux États-Unis sont fortement au-dessus de cette moyenne et que d’importants territoires ont une densité inférieure à 1 à 10 habitants par milles carrés.

Il y a de fortes inégalités de densité de population au sein même d’un pays dans les pays du « Nouveau Monde ». Il y a plusieurs raisons à cet état de fait, dans un premier temps quand ces territoires ont été découverts par les Européens au XV siècle, l’idée était d’exploiter ces nouvelles terres. Les populations se sont alors regroupées autour des pôles d’activité importants que pouvaient être les mines, les grandes exploitations agricoles, les villes côtières avec des ports reliant l’Europe.

La démographie est typique en cause donc les raisons historiques. Les populations amérindiennes qui vivaient à travers le continent ont été regroupées également autour de ces pôles d’activité pour aider à l’exploitation des ressources.

Migration vers le « Nouveau Monde »

L’immigration vers le « Nouveau Monde » n’est pas très importante entre le XVe siècle et le XIXe siècle, les hommes qui sont amenés vers le continent sont surtout des esclaves en provenance de l’Afrique à hauteur de 9 millions pendant toute la période du commerce triangulaire (XVIe siècle – XVIIIe siècle) et des bagnards, les colonies du « Nouveau Monde » servent surtout à l’exploitation et comme terre d’exil des populations « nuisibles » de la métropole.

C’est aux XIXe et XXe siècles que l’immigration vers le « Nouveau Monde » et surtout l’Amérique du Nord s’accélère. Rien que pour les États-Unis entre 1880 et 1910, il est dénombré environ 11 millions de migrants en provenance de l’Europe. La vague de migration compte au total 60 millions de migrants en direction du « Nouveau Monde ».

Les espaces à peupler sont immenses, mais les individus se retrouvent surtout en ville. Les espaces de peuplement aux États-Unis sont la zone des grands lacs, la côte Ouest et la côte Est lors de cette période, les plus gros pôles d’activité sont alors présents en ces endroits.

Un territoire hostile au peuplement

Des facteurs physiques limitent également le peuplement à de forte densité dans le « Nouveau Monde », ainsi les Rocheuses et l’Alaska pour les États-Unis sont des zones très peu peuplées, créant de grands vides de densité de population.

Au Canada, tout le territoire au-dessus de 60° de latitude est très peu peuplé, la température est trop extrême pour l’installation de société humaine importante. En Amérique du Sud, il y a la forêt amazonienne qui a une superficie de 5,5 millions de km² pour un territoire (Amérique du Sud) de 17,84 millions de km².

Il y a une perte importante de territoire qui pourrait servir au développement humain. Il y a cependant l’exploitation des territoires en relief, de nombreuses villes sont installés dans la Cordillère des Andes. Ainsi figure dans le classement des plus hautes villes du monde, de nombreuses villes d’Amérique du Sud, qui se sont installés à des altitudes impressionnantes, Puno au Pérou culmine à 3 819 mètres par exemple.

C’est un héritage des populations autochtones qui s’étaient accaparées les reliefs et qui avaient basées leur système de société sur la montagne, fuyant les vallées qui étaient dangereuses et hostiles pour eux. En Australie, 70 % du pays reçoit moins de 500 mm d’eau par an, ce qui rend ces espaces arides ou semi-arides, limitant alors le développement des populations.

La densité dans les pays de l’« Ancien Monde » est en règle générale plus élevé que dans le « Nouveau Monde », sauf pour quelques cas particuliers comme la Russie, mais cela s’expliquant par le fait que c’est le plus grand pays du monde (17 millions de km² avec une population relativement faible pour sa taille 145 millions d’habitants).

Les densités rurales sont plus importantes, et il y a moins la présence de grandes zones de vide. Ainsi mise à part l’Afrique, l’« Ancien Monde » semble surchargé et en manque de place pour ces populations contrairement au « Nouveau Monde ».

Des migrants se rendant vers l'Amérique au XIXe siècle - Charles Frederic Ulrich | Domaine public
Des migrants se rendant vers l’Amérique au XIXe siècle – Charles Frederic Ulrich | Domaine public

Que conclure sur ces différences entre le Nouveau et Ancien monde

Les différences qui existent entre le « Nouveau Monde » et l’« Ancien Monde » s’expliquent par des facteurs physiques et humains. Ainsi un contraste existe entre ces deux territoires et l’histoire et les facteurs anthropiques sont des causes de cette différence, tout comme le relief, l’hydrographie ou encore le climat.

Tout en sachant que la densité de l’« Ancien Monde » est bien supérieur à celle du « Nouveau Monde ». Il existe donc une grande différence de démographie entre ces deux zones terrestres.

Quelques liens et sources utiles

Pierre Coutin, « La population du monde ». Économie rurale, vol. 2, no 1, 1950, p. 28‑32

Michelle Guillon, et Nicole Sztokman, Géographie Mondiale de La Population, Ellipses, 2008

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